Levéltári Közlemények, 43. (1972)
Levéltári Közlemények, 43. (1972) 2. - Fallenbüchl Zoltán: A Magyar Kamara tisztviselői II. Józseftől a polgári forradalomig, 1780–1848 / 327–395. o.
394 Fallenbüchl Zoltán de faire asseoir sur des fondements nouveaux l'administration publique, aspirait à créer un État de techniciens hautement centralisé. Bien que le roi eût l'économie présent à l'esprit, il fit augmenter quand même considérablement l'effectif de l'appareil de l'administration des finances. La réforme la plus grande du roi fut cependant le transfert en été 1784 des organes centraux de l'administration de Pozsony, capitale provisoire depuis l'époque de la domination turque situéeà la frontière occidentale du pays, à Buda, capitale historique de pays, ensuite l'unification au cours des années de 1785/1786 de la Chambre chargée de l'administration fiscale et du Conseil de lieutenance, organe de l'administration politique du pays. L'installation de l'administration d'un effectif assez grand à Buda, capitale historique assez arriérée sous bien des points des séquelles de la domination turque soulevait bien des difficultés; le plus grand problème était de trouver du logement pour les fonctionnaires. Et pourtant, selon le témoignage des annuaires des années subséquentes (dans lesquels l'adresse des fonctionnaires fut également communiquée) ce problème fut aussi résolu. Les fonctionnaires trouvèrent pour la majeure partie du logement au centre de la ville, dans le Vár et le Víziváros. Les fonctionnaires supérieurs, conseillers, secrétaires, se sont établis surtout dans le Vár, quartier élégant, alors que la plupart des comptables publics et des fonctionnaires subalternes trouvaient logement dans le Víziváros. Peu étaient ceux qui choisirent les faubourgs. Quelques-uns furent transférés — dans des postes de direction surtout — à la province pour des postes supérieurs des administrations camérales nouvellement organisées. La Chambre récemment transférée à Buda exerçait une puissante attraction aux fils d'instruction supérieure de la bourgeoisie patricienne de Buda. Cette bourgeoisie d'origine allemande dans la plupart et pour une faible part italienne vit d'un bon oeil que ses fils entrassent dans le service royal plus honoré que les charges municipales. Certaines familles, telles les Locatelli ou Grobetti formaient des dynasties dans l'effectif de la Chambre et y restèrent jusqu'à 1848, année de la lutte pour l'indépendance nationale. Après la mort de Joseph II, la Chambre fut séparée du Conseil de lieutenance. A cette époque, malgré que des nobles hongrois fussent à la tête du mouvement national né par réaction contre les tentatives de germanisation de l'empereur, ceux-ci n'écartaient pas des fonctions les descendants des familles bourgeoises d'origine allemande. Le nombre des fonctionnaires d'origine bourgeoise dans tous les deux dicastères était assez élevé, bien que les postes de direction de conseiller fussent réservés, en principe, aux personnes de condition noble. Cependant, beaucoup de fonctionnaires, anciens et nouveaux, furent annoblis par les souverains, ce gui marchait souvent de pair avec la magyarisation. La famille Heinbucher qui donnait longtemps des fonctionnaires à la Chambre devint ainsi Bikkessy. La tendance de magyariser les noms continuait plus tard encore: les noms de famille furent le plus souvent traduits en hongrois. / Parmi les fonctionnaires de la "Chambre nombreux furent épris des idées de la Révolution française. Plusieurs participèrent à la conspiration jacobine de l'abbé Martinovics, dont l'un, le secrétaire József Hajnóczy paya sa participation de la tête en 1795 à Buda. Les nouvelles idées se répandirent surtout parmi les jeunes fonctionnaires, mais la dissémination de celles-ci fut rapidement enrayée par le réseau d'indicateurs établi. La couche des fonctionnaires luttait au tournant des siècles non seulement contre l'oppression politique, mais aussi contre la misère et était en prise continuelle aves les soucis et les difficultés quotidiennes de l'existence. Les chances de l'avancement s'évanouissaient de jour en jour. Même des savants illustres, comme p.e. Márton György Kovachich, pionnier des problèmes des archives hongroises et des recherches des sources historiques ne sut se faire jour dans le monde de la Chambre. Vers les années de 1810, l'inflation sévit à un tel degré que la dévaluation de la monnaie ne pût être évitée, ce qui aggrava en premier lieu les conditions d'existence des fonctionnaires ayant des appointements fixes. Ce fut la période la plus dure de la vie des fonctionnaires de la Chambre. Après la fin des guerres de Napoléon, les conditions d'existence de ces fonctionnaires connurent une certaine amélioration, mais l'oppression politique continuait encore à sévir. Le régime des Habsbourg favorisait l'affluence des fonctionnaires allemands et tchèques tout particulièrement aux fonctions subalternes de la Chambre. Parallèlement à ce processus, les conditions et chances de l'avancements furent considérablement réduites; à l'exception de quelques-uns, jouissant d'une faveur spéciale, les jeunes fonctionnaires attendaient 7 à 8 ans pour être promus de surnuméraire au service de commis greffier. Et la qualité de commis greffier cessait peu à peu de donner de l'espoir de promotion, car les postes de rédacteurs qui, auparavant, furent remplis des fonctionnaires commis nommés à cet emploi, ont été donnés à des rédacteurs surnuméraires qui travaillaient à la Chambre parfois plus de dix ans à titre purement honorifique. De ce fait, l'avancement des commis greffiers devint quasi impossible, d'une part, d'autre part le divorce et la distance entre les jeunes fonction-