Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)
légére une interprétatíon ethnique du mot de ,,vlach ", mais elles attirent aussi notre attention sur le fait que l'occupation ancestrale des Roumains était la vie pastorale, á savoir la vie des pátres nomades. Les pátres roumains étaient des montagnards, D'aprés le témoignage de nos chartes, les animaux élevés par eux indiquent qu'il s'agit dans leur cas d'un élevage d'animaux en haut páturage ou dans les bois: ils élevaient, en premier lieu, des moutons, des chévres, en second lieu des porcs et des chevaux. Le fait qu'il faut entendre dans ce cas des chevaux de petite taille, espéce que l'on peut páturer en haute montagne, est suffisamment prouvé par la situation actuelle et aussi par le texte d'une charte de l an 1381, reproduite au no. 260. Les bétes á cornes qui préférent les páturages de la plaine, sont beaucoup plus rarement mentionnées chez les Roumains de Hongrie au cours du XIII e et du XIV e siécles; cependant, elles sont signalées, dés 1381 et 1392, chez les Roumains habitant le territoire appelé plus tard le Banat, oú la colonisation était dans un état trés avancé. De ce poínt de vue il est caractéristique que nos chartes du XIII e et du XIV C siécles, parlant des impóts payés par les Roumains, ne font mention, d'une fa^on constante, que de leur élevage de moutons, de porcs et de chevaux, Signalons pourtant quelques cas sporadiques d'oü il ressort que les Roumains s'acquittaient de l'impőt aussi en argent comptant (Voir no. 303.) ou par prestation de boeufs (voir le document no. 424,), Le métier de pátre nomade est le type mérne de la vie nomade. La migration des pátres roumains se faisait en deux directions. La premíére les conduisait d'un páturage á l'autre, situés sur une ligne paralléle aux grandes montagnes. La carte ci-jointe montre d'une fa^on suggestive comment les Roumains, partis de la Péninsule des Balkans, apparurent, toujours poussant vers le Nord, dans la premiére moitié du XIII e siécle, dans les Karpathes du Sud et, dans la seconde moitié du siécle, dans le montagnes de Bihar, pour arriver enfin, au XIV e siécle, dans les montagnes de Máramaros et celles de Bereg. La seconde forme de la migration est la soi-disante transhumance qui consiste pour le pátre á páturer ses troupeaux en été dans les montagnes et á les mener, en hiver, dans les plaines situées aux deux versants des montagnes. Au siécle passé on connaissait encore cette transhumance des pátres roumains qui, partis des montagnes de Transylvanie, parvenaient, dans la direction du Nord et dans celle de l'Est jusqu'en Bessarabie, jusqu'á la Crimée