Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)
blesse hongroise exer^ait une puissante attraction sur eux, Leur ambition principale était de se fairé anoblir et de réduire au servage leurs fréres de race jusqu'alors leurs égaux en droits. 37 Partout oü nous pouvons retrouver les traces d'organisations roumaines autonomes, cela se passa ainsi. Le progrés en ce sens se déclara le premier dans la région de Máramaros; il y parut en 1326 le premier noble d'origine roumaine et, en 1385, on y trouve déjá un comitat seigneurial qui, ayant achevé de se constituer, avait, á l'imitation du comitat hongrois, son préfet, son sous-préfet et ses conseillers d'arrondissements roumains, 3 8 La dignité de voivode qui se maintenaít encore au début du siécle se transforma presque imperceptiblement en un poste de préfet. Partout oü il existait déjá un comitat seigneurial hongrois depuis longtemps constitué comme par exemple dans la région de Hunyad, les kénézes roumains anoblis s'y encadrérent. La noblesse du comitat de Hunyad, surtout celle de la région du Sud, est pour la plupart d'origine kénéziale roumaine. Une évolution pareille est également á constater sur le territoire du comitat de Szörény. Primitivement il ne s'y trouvait que des kénézats roumains autonomes; mais les kénézes finírent lá aussi par recevoir des droits seigneuriaux, Cependant l'évolution naturelle ne put s'accomplir car les Turcs dévastérent le territoire pendant leurs invasions répétées au cours du XVI e siécle. Tout autre était la destinée des Roumains dans la région de Fogaras oü leur autonomie cessa d'exister prématurément, C'est que ce territoire constituait, pendant deux siécles, á titre de don re^u des mains des rois de Hongrie, le fief des voi'vodes de Valachie qui y transplantérent l'organisation sociale valaque, Ils accordaient les propriétés á des boíards, nobles de Valachie. Ceux-ci ne respectaient guére l'autonomie de la population roumaine qu'ils réduisirent de bonne heure au servage. 3 9 C'est de la mérne fa<;on que procédaient d'autres familles nobles d'origine roumaine (les Rékási, les Dánfi, les Nekcsefí) qui avaient re^u, du roi de Hongrie á titre de don, des domaines vastes dans le comitat de Temes. Pour finir, nous devons constater un fait des plus révélateurs: les Roumains communs de Hongrie formulérent leurs pre3 7 On peut constater des en 1360 que le kénéze roumain a des serís roumains á sa disposition. Voir les documents nos. 112 et 232. 3 8 Voir le document no. 295, 3 9 Cf, I, Pu^cariu: Fragmente istorice despre boerii din Jara Fágárafului. Síbiu, 1907.