Fekete Nagy, Antonius – Makkai, Ladislaus: Documenta historiam Valachorum in Hungaria illustrantia, usque ad annum 1400 p. Christum. (Budapest, 1941. Études sur l'Europe Centre-Orientale. 29.)
Transylvanie, seules 17 chartes authentiques y mentionnent des Roumains au XIII e siécle, Dans ce nombre ne sont pas comprises les chartes qui ne font que répéter les mémes données, Jusqu'á 1283 il n'y est pas question de colonisation roumaine. Quant aux premieres données provenant de 1223, 1224, 1250 et de 1252, elles constatent, sans exception, la présence des colons roumains dans le mérne terrítoire déterminé, d'une étendue limitée, á savoir dans le coín Nord-Ouest du comitat de Fogaras, Ce n'est qu'en 1247 que des Roumains apparaissent aussi dans une autre région de la Hongrie. 4 Le deuxiéme fait d'ímportance capitale, c'est que selon le témoignage des documents authentiques de l'époque, une population roumaine fort nombreuse vivait, au XII e siécle, en Serbie et en Bulgarie. Aux XII e, XIII e, et XIV e siécles les princes serbes édictérent nombreuses chartes relatives aux pátres roumains de Serbie, mais dés le début du XV e siécle les documents ne font plus mention d'eux. 3 En Bulgarie l'élément roumain jouait, au XII e siécle, un róle tellement ímportant que l'on désignait l'État de Bulgarie recréé du nom de ,,Bulgaria et Vlachia"; la premiére dynastie était d'origine roumaine, et le plus grand roi, Ionitza que les Grecs appelaíent Kalojoannes (de 1197 á 1207), se faisait donner le titre de roi des Bulgares et des „Vlachs". Cependant, sous le régne de ses descendants, on ne se servait plus du second terme: le pays et la dynastie prirent tous deux un caractére exclusivement bulgare. La population roumaine de la Bulgarie disparut complétement. 6 Est-íl permis de voir dans ce fait le phénoméne d'une simple absorption? Mais comment expliquer alors le maintien des Roumains jusqu'au XII e siécle parmí les Serbes et les Bulgares avec lesquels ils avaient vécu en communauté dés le VII e siécle et leur survivance jusqu'á nos jours en Transylvanie, au milíeu des Hongrois? Comment expliquer ces deux faits si l'on admet que deux ou troís siécles auraient suffi pour que les Roumains de Serbie et ceux de Bulgarie fussent absorbés par les peuples au sein desquels ils vivaient? II ne s'agit pas dans ce cas d'absorption, mais de Tévacuation d'un terrítoire, de l'émigration de toute une population. La langue, la culture et les 4 Voir notre Collectíon de Chartes aux années correspondantes, 5 Silviu Dragomír; Vlahii din Serbia. Anuarul Instit, de Istorie Na{. Cluj. I. 1922. p. 279 et suiv. 6 Voir C. C. Giurescu: lstoria Románilor. Bucure?ti, 1935, I. p, 296 et suiv.