Papers and Documents relating to the Foreign Relations of Hungary, Volume 2, 1921 (Budapest, 1946)
Documents
174 1921 fit de sa fenêtre trois coups de fusil sur les troupes austro-hongroises. Pour ce fait, celui-ci fut arrêté par la police et réclamé télégraphiquement par le Conseil de Guerre compétent. Le Général Ybl ne faisait que le remettre, en sa qualité de commandant militaire de la ville et en obéissant à un ordre supérieur, des mains de la police entre celles du Conseil de Guerre. Ce dernier, au sein duquel le Général Ybl n'était pas représenté, l'a condamné à mort. L'arrêt a été mis à exécution, toujours sans l'intervention du Général Ybl. Néanmoins, les autorités d'occupation serbes-croates-slovènes, ayant pris en main l'administration de la ville de Zombor, ont fait arrêter le 16 février 1920 le Général Ybl en raison de son attitude dans cette affaire et intenté contre lui un procès pénal pour „assassinat". A la vérité, il a été gardé dans sa prison avec des assassins, et pendant six mois, on ne lui fit même pas subir un interrogatoire. Par surcroît, on a confisqué les immeubles de sa femme sauf une petite parcelle d'une étendue d'à peine 45 arpents. Selon les informations du Gouvernement royal hongrois, toute cette vilaine affaire visant à la perte du Général Ybl a été montée par la parenté du condamné, devenue tout d'un coup, sous la domination des Serbes, maîtresse de la situation, et il ne s'agit en l'espèce que d'une vile vengeance exercée sur un innocent, vengeance à laquelle, malheureusement, les autorités d'occupation de première instance se sont prêtées comme instrument. La prison d'une année et les surexcitations ont déjà miné la santé du Général Ybl de sorte qu'il y a quelques jours, il dut être transporté à la suite d'une syncope partielle à sa maison où l'on le soigne en ce moment sous la garde de six gendarmes. Mais l'audience dans son affaire reste fixée à un de ces jours, quand ses ennemis pourront prononcer contre lui l'arrêt de mort dont on le menace depuis une année et dont la peur est la cause principale de sa maladie. J'ai l'honneur de vous prier de bien vouloir faire des démarches en vue de sa libération. 1 1 Cf. supra, Doc. No. 138; and infra, Doc. No. 242.