Papers and Documents relating to the Foreign Relations of Hungary, Volume 1, 1919–1920 (Budapest, 1939)

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IO 1919 Budapest, l'agitation communiste, à peine réprimée en Hongrie, n'y montre un nouveau regain d'activité. Qu'il me soit permis de vous signaler, Messieurs, dans cet ordre d'idées, que le Gouvernement autrichien vient d'installer à Pottendorf, près de la frontière hongroise, un camp de con­centration pour des réfugiés hongrois. La presse autrichienne, de son côté, prétend que ces personnes sont poursuivies à cause de leur conduite politique dans la question de la Hongrie Occi­dentale. En réalité, la plupart des habitants de ce camp sont des communistes, à qui les questions politiques ne servent que de prétexte pour cacher leurs menées bolchévistes. Ces réfugiés se sont vu allouer par le conseil des soldats pour le district de Wiener­Neustadt des sommes importantes, prélevées sur les salaires des ouvriers de ce district. De plus, les réfugiés escomp­teraient le moment favorable de pénétrer en Hongrie pour s'y emparer des stocks de denrées entassés et pour y fomenter des troubles et des désordres, en vue d'empêcher le raffermis­sement du pouvoir gouvernemental. Cette action serait secon­dée par une armée rouge autrichienne, en cours de formation, indépendante de la Volkswehr, se recrutant parmi les ouvriers et sous le commandement du bolchéviste Böhm, ancien chef de l'armée rouge hongroise. Dans ces conditions, il me semble que l'occupation du territoire litigieux par des troupes autrichiennes constituerait un grave danger pour l'ordre et la sécurité et des territoires en question et des pays contigus. L'étroite bande de terre, attribuée par la Conférence de la Paix à l'Autriche, constitue, en quelque sorte, une barrière qui sépare deux mondes opposés: diffé­rents par leurs vues, leurs aspirations, leur orientation politique et le principe même d'autorité et de légitimité. Il est donc, à ce qu'il me paraît, dans l'intérêt général que l'ordre sur les terri­toires en litige soit maintenu par des troupes hongroises dont l'organisation et l'esprit de discipline donnent des garanties suffisantes. J'ai l'honneur de vous prier, Messieurs, de bien vouloir prendre en considération les faits ci-dessus exposés et de donner suite à la demande du Gouvernement hongrois, relative au main­tien de l'administration militaire hongroise dans les régions litigieuses. Veuillez agréer, Messieurs, etc.

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