Papers and Documents relating to the Foreign Relations of Hungary, Volume 1, 1919–1920 (Budapest, 1939)

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134 1920 Et quand cette nation si éprouvée, courbée jusqu'à terre, put de nouveau s'acheminer vers la consolidation intérieure et l'épanouissement, quand dans l'Europe presque entière le pouvoir séculier se mit à empiéter sur les droits de l'Eglise, à empêcher son ministère et son développement, à mettre des entraves à son expansion et à la priver de ses biens: la nation hongroise, non seulement ne toucha jamais au patrimoine moral, juridique et économique de l'Eglise catholique, mais avec une piété toute particulière protégea les droits, et même les privilèges de l'Eglise catholique; sans aucune jalousie et avec une générosité qui ne diminua jamais, avec une réciprocité exempte de toute mesquinerie, elle partagea avec l'Eglise le fardeau des charges communes. Quand enfin le terrible ouragan, qui dévasta le grand empire russe et le tient encore sous son joug, s'attaqua par surprise à notre pays sans défense, le peuple hongrois ne put pas esquiver le danger, mais la majorité, la grande masse du peuple hongrois ne se laissa jamais infecter par cette contagion néfaste. Il est vrai que ce fut au prix de grands sacrifices, mais la nation se ressaisit vite, et — ce qui profite aussi aux catholiques de l'Autriche voisine — s'étant retrempée, elle se déclare aujourd'hui chrétienne dans sa masse et dans son gouvernement, champion du Chris­tianisme et de la Renaissance politique chrétienne. Très Saint-Père, même à présent, le peuple hongrois est conscient de son ancienne mission chrétienne; il en est conscient de nos jours où les plans de démembrement territorial fomentés par nos adversaires tendent manifestement à livrer à l'hussitisme tchèque, à l'étreinte de l'orthodoxie serbe et roumaine et plus tard russe, et à l'y étouffer, non seulement l'amour patriotique de millions de nos chers compatriotes, mais en même temps l'attachement filial et la foi catholique de ces mêmes millions de fils spirituels de Votre Sainteté. La nation hongroise qui sut remplir son rôle historique ne peut se passer des ressources morales et physiques dont la totalité formait le patrimoine indispensable de la nation hongroise et qui est à tel point synonyme d'intégrité territoriale que cette dernière n'est pas pour nous une mesure du pouvoir, mais bien la condition nécessaire de l'existence. Et maintenant c'est de cette condition nécessaire à la vie qu'on veut nous priver.

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