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DEUX PORTRAITS (UN IDÉAL - UN GROTESQUE) Libretto et mise en scène: Géza Balogh Maguette: Imre Ambrus Personnages: Le Jeune Homme ...................................................................István Erdős L a Jeune Fille ......................................................................Márta Szakály et Tamás Cser, Hugó Gruber, Henrik Gyurkó, Melinda Kássa (L'orchestre de la Société Philharmonique-de Budapest dirigé par Miklós Erdélyi) La pièce intitulée Deux Portraits est une des premières oeuvres orchestrales importantes du jeune Bartok. Sa naissance se rattache étroitement à deux autres compositions: au Premier Concerto pour violon, écrit pour Stefi Geyer, dont le premier mouvement est devenu le portrait „idéal" et á la 14®me Bagatelle qui a donné lieu au portrait „grotesque". Les deux portraits de caractère opposé, formés á partir du même sujet datent de la période de l'épanouissement créateur du jeune Bartok. Ce couple de contrastes suit les traditions de Beethoven, Liszt, Berlioz, mais l'influence de l'héritage postromantique perce également dans cette oeuvre. Au Théâtre de Marionnettes les Deux Portraits paraissent sur la scène comme le combat d'un jeune homme envers lui-même, combat marqué par la recherche nostalgique de l'idéal, puis par la déception, par la désillusion. Les deux mouvements sont de la nature absolument différente mais partent de la même idée thématique (du motif du cadre d'une septième majeure á quatre tons: ré fa-diese -la -do-diese). La première partie de la composition présente le Jeune Homme solitaire, figure caractéristique du début du siècle et de l'art nouveau, á la recherche d'un idéal dans les livres. Ensuite, le monde extérieur l'appelle: derrière une belle porte vitrée il présent de vraies aventures, mais le monde extérieur qui lui apparaît s'avère être vide. Il donne alors libre cours é sa fantaisie, á ses rêves et ses désirs se réaliseront bientôt en la personne de la Jeune Fille idéale. Tout comme le héros de Lampedusa et Ligheia, il ne rencontre la Vénus émérgeant des vagues, créée par Botticelli que pour un seul instant fugitif: elle disparaît avant même qu'il ait pu l'approcher. Le Jeune Homme se retrouve seul de nouveau. Après les parties entrelacées comme le liseron, la musique devenue pure et simple, pour ensuite prendre un nouvel essor, suggère que le Jeune Homme n'a pas abandonné tout espoir de revoir encore une fois la chère créature de ses désirs. Après l'élan pur du portrait "idéal", le deuxième mouvement nous présente un monde tout á fait différent, évoqué par un rythme de valse sec, presque vulgaire, d'un caractère diabolique, monde qui serait plutôt l'envers du monde précédent. Au début du mouvement nous voyons l'inverse, l'image réfléchie du premier portrait. Mais les événements se succèdent cette fois-ci á un rythme très rapide. Il semble que maintenant, après tant d'années, le Jeune Homme pourra revoir la Jeune Fille idéale d'autrefois, mais il la retrouve danseuse d'un cabaret de banlieu. Il est á peine croyable que celle-ci soit identique é celle-là, que l'idéale soit ce grotesque, mais il n'abandonne toujours pas son espoir: il suit la Jeune Fille, qui maintenant pourra être la sienne. La femme s'offre d'une manière provocante et vulgaire mais dès qu'ils vont s'étendre, le corps de la Jeune Fille disparaît comme disparaissent ses vêtements vaporeux. Elle n'est nulle part, elle n'a jamais existé. TROIS SCÈNES DE VILLAGE Libretto et mise en scène: Gyula Urbán Maguette: Imre Ambrus Personnages: La Fiancée.................................................................................Gitta Kárpáti Demoiselles d'honneur.........................Anna Simândi et Ibolya Dallos I László Hetey | Tamás Cser Garçons d'honneur.......................................István Dinnyés, János Ősi A nimatrices...........Edit Fóthy, Eszter Kozáry et Erzsébet Turcsányi ( L'orchestre Symphonique de la Radio et Télévision Hongroise dirigé par György Lehel avec la collaboration du choeur de l'Ensemble Populaire de l'État/ Le Fiancé La deuxième version de la composition Trois scènes de village a été composée par Bartók en 1926 à la demande de la Société des Compositeurs de New York (à 4 ou 8 voix féminines et orchestre de chambre). L'oeuvre se base sur les chansons populaires slovaques du comitat de Zólyom mais est bien loin de n'être qu'une simple adaptation de chansons populaires, de même que les mouvements particuliers — dont les titres "Noces", "Berceuse", "Danse des gars" rappellent des tableaux de genre — ne se contentent pas de couvrir des tranches de vie mais nous révèlent, par les fêtes des paysans, un monde plus essentiel, d'une importance plus générale, et ce dans une forme dramatique. Cette oeuvre analyse les relations hommes-femmes et plutôt dans l'optique de la femme, elle traite les changements fonctionnels que le mariage entraîne dans la vie d'une femme au sein d’une communauté. Sur la scène de marionnettes, la pièce commence par montrer les représentants du sexe fort, équarris de bois, rappelant des totems: le Fiancé et deux garçons d'honneur un peu gris. Ils veulent surprendre la Fiancée qui s'habille mais les demoiselles d'honneur les chassent. Dans le mouvement "Berceuse" la Fiancée quitte la noce par la pensée et voit à l'avance sa maternité et le futur berceau. Elle se voit même déjà vieille femme abandonnée, ayant mis au monde un enfant pour une autre femme et pour la mort. Sur la scène, le berceau étant lui-même la scène, le drame réel est animé:c'est l'histoire de la fin de la femme donnant la vie et du garçon recevant la vie. Le troisième mouvement de la pièce nous ramène au présent: les demoiselles d'honneur font danser les garçons et finalement la large porte qui séparait les fiancés s'ouvre et le Fiancé embrasse la Fiancée au visage transfiguré. Maintenant, elle est déjà devenue femme c'est-à-dire qu'elle est à lui conformément à la loi. Le drame que la Fiancée a vu à l'avance parmi les ornements animés du berceau peut alors commencer. SUITE DE DANSE Libertto: Dezső Szilágyi Maguette: Iván Koós Personnages: Ibolya Dallos, István Dinnyés, Edit Fóthy, László Hetey, Gitta Kárpáti, Eszter Kozáry, János Ősi, Anna Simándi, Erzsébet Turcsányi Mise en scène: Kató Szőnyi (L'orchestre de la Société Philharmonique de Budapest est dirigé par János Sándor) Dans la critique de la première (1923) de l'oeuvre orchestrale Aladár Tóth — très impressionné par l'importance musicologique de cette soirée a écrit: "Bartok est le révélateur révolutionnaire des passions primitives, le génie qui a découvert la dynimique la plus profonde de la vie . . . Dans la Suite de Danse un monde miraculeusement coloré se dégage des rythmes graves, mystique des forces souterraines et obscures ..." Ce monde miraculeusement coloré est en mouvement et développement permanents même si le compositeur ne le rattache pas à un sujet fixé, à la contradiction et succession des actions des personnages, comme il le fit dans ses oeuvres théâtrales précédentes. Mais la Suite de Danse n'en porte pas moins un drame et devrait être présentée sur scène. Son adaptation à la scène de marionnettes (reprise d'un essai déjà présenté sur une scène moins grande il y a quelques années) s'éloigne de la présentation des actions et conflits du drame traditionnel pour, en suivant la musique de Bartok, présenter le développement de l'humanité d'une manière symbolique, montrant, pour des instants fugitifs ses tendances, ses moments importants caractérisées par des contradictions et par la formulation de différents mouvements en images. Au début de l'oeuvre, nous sommes dans le monde des pierres, que révèle la musique entrecoupée: l'homme absolument stylisé est ici présenté pour la première fois. Dans le deuxième mouvement, le monde de pierrre s'élargit et une figure dominante rappelant un chaman, émerge parmi les gens. La lutte et la peur de tous les groupes de gens sont identiques: la chasse est suivie de l'offrande du sacrifice. Le troisième mouvement montre les relations déterminant la position de dépendance de l'homme au sein d'une communauté, mais la joie de la création transparaît également, venant des motifs des chansons populaires roumaines, slovaques et hongroises. La ritournelle bien hongroise qui rattache les mouvements représente sur la scène les désirs des gens pour le progrès et le besoin de liberté, évoqués périodiquement par une soleil-fleur. Dans le quatrième mouvement, l'une des "musiques de soir" les plus belles de Bartok, le monde du passé et des désirs semble douleureux et inaccessible à l'homme abandonné au sommeil comme au profond d'un vaste lac. Le cinquième mouvement présente les gens créant consciemment leur propre alter ego en une machine qui ne tardera pas à prendre le pouvoir sur eux, et la communauté aura besoin de toutes ses forces pour vaincre cette marionnette sans âme. Dans le mouvement final la lutte des groupes de gens découpés s'aggrave. Finalement, le disque du soleil aux pétales de fleur dénoue les conflits en s'attirant tout le monde et en créant l'harmonie de l'humanité par la "ronde des peuples". CANTATA PROFANA Libretto: Dezső Szilágyi Marionnettes et décors: Iván Koós Personnages: Béla Csajághy, Tamás Cser, István Erdős, Hugó Gruber, Henrik Gyurkó, Melinda Kássa, Eszter Kozáry, Imre Pataky, Márta Szakály. Mise en scène: Kató Szőnyi (L'orchestre Symphonique de la Rádió et Télévision Hongroise dirigé par György Lehel, avec la collaboration de József Réti, András Faragó et du choeur de Budapest) Bence Szabolcsi a écrit: "La Cantata composée d'après le texte d'une ancienne chanson populaire roumaine, offre, d'une manière mouvante, l'expression finale du désir de liberté et de l'amour de la nature de Bartok; pour l'homme le seul moyen de fuite est le retour à la nature et son intégration dans la nature, faits symbolysés par le mythe des neuf cerfs merveilleux de la ballade populaire . . . Bartok a considéré cette oeuvre comme sa propre profession de foi. Il a d'ailleurs lui-même écrit à propos de cette oeuvre": "Mon idée principale, à laquelle je m'attache depuis que j'en ai pris conscience est l'idée de l'union fraternelle des peuples. L' union fraternelle en dépit de toutes sortes de guérres et de conflits. C'est une idée que je m'efforce — autant que mes forces me le permettent — de réaliser dans la musique et c'est pourquoi mon esprit ne reste fermé a aucun motif, qu'il provienne d'une source slovaque, roumaine, arabe ou de n'importe quel autre peuple. Que cette source ne soit que pure, fraîche et saine." Cantata Profana — "une composition tardive des oeuvres de scène de Bartok" (Szabolcsi) est maintenant animée par le théâtre de marionnettes d'aujourd'hui: la ballade des garçons devenus cerfs n'est pas une simple adaptation dramatique de la légende pour la scène de marionnettes ou bien l'illustration de la composition, mais veut être une sorte de cérémonie scénique par laquelle un choeur de quatre membres évoque l'exemple des jeuns gens incapables d'opportunisme et qui se délivrent de la contrainte du passé. Cette oeuvre de Bartók est caractérisée par la présence simultanée de l'exposé de la légende et du drame émouvant, ce qui est représenté sur la scène de marionnettes par l'élargissement de l'environnement humain, par des figures stylisées, par un système d'animation de manière fixée et par le rôle double du choeur. La musique dramatique et son libretto évoquent un symbole et un appel que le théâtre de marionnettes voudrait transformer en une vision aussi claire et simple que la vérité des garçons-cerfs renonçant a leur vie antérieure. „Leurs bouches ne touchent plus des verres mais bien la source claire." Les entractes sont mis en scène par Géza Balogh. Les poésies sont dites par Gyula Szabó Images photographiques: Sándor Gergely Intermèdes récréatifs de marionnettes Dans un état un peu gris et Danse des ours composés par Imre Pataky, marionnettes faits par Imre Ambrus. Personnages: Imre Pataky, István Erdős et Henrik Gyurkó. Conseiller musical: István Láng Assistances musicaux: Irén Katona et Gabriella Miklósi Assistantes des metteurs en scène: Éva Kalmár et Márta Kasznár-Kiss 2 3 4 5 6