Folia archeologica 14.

V. Ember Mária: II. Lajos magyar király és felesége ruhája

151 pour des vêtements amples et longs et le port de cette espèce de manteau était à la mode pendant plusieurs siècles. La chemise, pièce annexe du manteau, fut faite d'un tissu de lin fin. Le haut de la chemise est droit et étroit, le bas richement froncé. La manche très longue, coupée droite fut portée en froncis. Au poignet brodé, la manche a un froncis fraisé. Le col haut, droit et la poitrine aux deux côtés de la longue fente pratiquée sont ornés d'une raie brodée au fil d'or. La manchette au-dessus de la fronce est faite d'une raie semblable. Après avoir étudié la figure de Louis II aux peintures et aux médailles contemporaines, nous étions a même de constater qu'il y était représenté vêtu dans un costume, semblable au vêtement conservé au Musée National. L'étoffe de la robe de la reine Marie est une soie verte damassée, d'une largeur de 58 cm. Dans le dessin, les rosettes bilobées à sept pétales se suivent en ondes. Au centre de celles-ci, une figure d'ananas est plantée sur une feuille multilobée, entourée d'un cercle formé de petites fleurs qui poussent de cette figure. Chaque ligne de rosette est suivie d'une branche fleurie en zigzag. Au point de ramification des branches, la courbe du dessin s'achève par une palmette et une couronne brodées. Pareilles soies damassées furent faites en Italie, particulièrement à Florence, vers 1500. La robe évoque la mode bourguignonne du XV

e siècle, la coupe moule la taille svelte et élancée, en vogue à l'époque. Conformément à la mode italienne des commencements de l'époque Renaissance, la robe est faite avec couture à la ceinture. Le haut est étroit, moulant le corps, la jupe est ample, faite à la coupe en cloche. La manche est longue, étroite, la manchette tuyautée couvre la main jusqu'aux bouts des doigts. Le grand décolleté du devant laisse découvert le devant de la chemise sur une largeur d'une paume. La partie qui ourle le décolleté ainsi que la manchette furent exécutées de brocart d'or. La chemise fut faite de tissu de lin fin. Autour de l'ample décolleté la chemise est richement froncée. Le froncis est cousu au fil plat avec broderie au dessin géométrique faite de fil d'argent. La manche passant jusqu'à l'épaule est large et bouffante. Elle est brodée au-dessus de la manchette étroite. Le portrait de la reine Marie datant de 1519 représente la reine vêtue d'une robe semblable. Les vêtements conservés intacts sont d'un témoignage précieux pour l'histoire de la civilisation. Parmi les monuments de costume au nombre réduit survenus à nos jours du XVI

e siècle, ces pièces sont d'autant plus importantes parcequ'elles constituent les plus anciens monuments de vêtements hongrois.