Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

KÖRÖMI GABRIELLA: Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié du XIXe siécle

46 Körömi Gabriella l'heureuse formule de Pierre Albouy la Trinité de la decadence est composée de la Luxure, de l'Hystérie et de la Grande Veröle. 1 8 C'est cette maladie également qui est mise en valeur par Zola dans la fameuse description du cadavre de Nana, devenue une « bouillie informe » pleine de pustules semblant « une moisissure de la terre. » Nana, la mouche d'or qui contamine toute une société, la femme fatale­char ogne qui corrompt tout ce qu'elle touche, devient l'allégorie de la syphilis : « Vénus se déeomposait. II semblait que le virus pris par eile dans les ruisseaux, sur les charognes tolérées, ce ferment dont elle avait empoisonné un peuple, venait de lui remonter au visage et l'avait pourri. >> 1 9 Ce corps pourri, cette charogne féminine se présente comme l'image emblématique de l'époque décadente. Cette scene fait écho ä la description de la duchesse d'Arcos dans la nouvelle intitulée La Vengeance d'une femme de D'Aurevilly. La duchesse, pour venger son mari du meurtre de l'homme qu'elle a aimé, devient fille publique pour avilir son époux, pour déshonorer le nom de celui-ci. Dans ce jeu horrible elle attrape la petite vérole, et par lä, la vengeance est encore plus douce ä son coeur. Maupassant, dans la nouvelle Le lit 29, utilise le mérne motif de la prostituée contaminée qui ne cesse de propager la maladie. Dans cette nouvelle la fille donne la mort par amour pour la Patrie, elle pourrit les officiers d'une garnison prussienne. Aprés avoir énuméré les dangers auxquels le contact de la femme expose les hommes, il faudrait examiner comment ils essaient d'y échapper. La premiére solution qui s'impose c'est de vivre seul. L'ermitage luxueux de des Esseintes devient l'embléme de la génération névrosée des decadents. Sa tentative, pareillement ä celle des fameux célibataires des nouvelles de Maupassant (par exemple La Chevelure, L'Apparition, Le Horla, Qui sait ?), échoue. La solitude débouche souvent sur la folie, surtout si le vide, causé par l'absence de la femme, est rempli par un fétiche quelconque. Des Esseintes collectionne des livres précieux et, quelle surprise, des représentations de Salomé, femme fatale du siécle par excellence, peintes par Gustave Moreau. Chez Maupassant on trouve plusieurs objets qui remplissent auprés de l'homme la fonction de la femme aimée : les bibelots dans Qui sait ?, un portrait de femme dans les nouvelles A vendre et Un portrait , la chevelure de femme dans la nouvelle du mérne titre, ou les orchidées dans Un cas de divorce. Maupassant, conformément ä sa vision du monde pessimiste, fait toujours du fétiche une passion funeste qui méne rhomme ä la folie. 18 > Albouy : Mythes et mthologies dans la littérature frangaise, p. 80. 1 9 Zola : Nana, p. 1485.

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