Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)
KÖRÖMI GABRIELLA: Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié du XIXe siécle
Misogynie dans la littérature frangaise de la deuxiéme moitié. 43 l'honneur, l'intelligence, la santé, la virilité, voire la vie de 1'homme. Premiérement, c'est par ses paroles qu'elle trompe, le mensonge étant sa qualité primordiale, innée. Elle ment pour assoupir les soupcons de son mari, pour sauver les apparences, pour s' as surer un alibi, pour chasser l'ennui, pour mentir, tout court : « Peut-étre ces sortes d' organisations aiment-elles le mensonge pour le mensonge, comme on aime l'art pour l'art, comme les Polonais aiment les batailles. >> 1 2 — constate le narrateur de la nouvelle Le dessous de cartes de D'Aurevilly. L'homme n'est jamais ä l'abri du mensonge féminin, car eile est capable de mentir mérne devant le Tout-Puissant. « Je n'avais qu'un moyen de vous chasser de mon lit. J'ai menti devant Dieu, et j'ai menti, la main levée sur la téte de mes enfants, car je ne vous ai jamais trompé. » 1 3 -avoue Gabrielle de Mascaret de Maupassant six ans aprés le mensonge commis. Le mari pétrifié éprouve une douleur sans bornes. II est visé dans sa paternité, il n'est plus capable d'aimer ses enfants dont l'un est le supposé bätard. Comment erőire une femme aprés cela — se demande-t-il. Gabrielle n'a pas commis 1' adult ere ce qui parait plus que surprenant sous l'angle de la littérature contemporaine. Les romans, ainsi que les nouvelles, sont inondés de femmes infidéles qui bafouent leurs amants aussi bien que leurs maris. II ser ait impossible de dresser une liste tout approximative qu'elle soit des héroi'nes infidéles. D'une fagon arbitraire, je ne cite que la production de Maupassant et celle de l'lsle-Adam, puisque ces deux auteurs semblent étre obsédés par le motif de l'infidélité féminine. Certes, le genre de la nouvelle, beaucoup plus que le román, leur permet d'épuiser toutes les possibilités inhérentes ä ce sujet. Dans les Contes cruels, l'lsle-Adam met en scéne des infidéles de toute sorté. Antonie, comme eile l'avoue a ses amis, n'a jamais été fidéle qu'ä elle mérne. Maryelle tente de réconcilier vénalité et fidélité. Elle se vend pour gagner de l'argent, mais elle se déclare étre fidéle á son amant, du moins « en pensée et en sensations ». L'lsle-Adam, peintre désabusé des femmes cruelles, fait allusion ä la portée générale de ce cas individuel : « Mon eher, continuat-elle avec un de ces étranges regards féminins ou des esprits seuls peuvent lire, si Von savait jusqu'á quel point mon histoire, en ceci du moins, devient celle de toutes les femme s ! » 1 4 L'expression est mise en valeur par les italiques ayant pour but d'enclencher une série d'associations, des résonances universelles chez les lecteurs. L'infidélité féminine est Tun des themes constants de la production de Maupassant également. II réussit ä étaler mille variations sur le mérne sujet. 1 2 D'Aurevilly : Le dessous de cartes, p. 250. 1 o ^ Maupassant : L'Inutile beauté, t. II, p. 1222. 1 4 Villiers : Maryelle, p. 238.