Az Eszterházy Károly Tanárképző Főiskola Tudományos Közleményei. 2003. Sectio Romanica. (Acta Academiae Paedagogicae Agriensis : Nova series ; Tom. 30)

FÖLDES GYÖRGYI: La profération et le symbolisme du son chez Mallarmé et Kosztolányi

La . prof ération et le symbolisme du son cli ez Mallarmé et Kosztolányi 31 se manifestant comme "son" représente l'idée platonicienne et non pas les réalisations concretes, il est done métaphysique. Pour bien comprendre cette difference, nous citons ici une affirmation imp ort ante de Ricoeur dans La métaphore vive. « II faut que quelque chose soit pour que quelque chose soit dit. >> 1 4 Cette phrase est apte ä reveler la vraie difference entre les deux auteurs : l'opinion de Ricceur est celle de Mallarmé, mais non celle de Kosztolányi, qui nie parfois ce « quelque chose », ce monde précédant l'articulation. 1 5 Mais continuons ce que Ricoeur pense du rőle du discours poétique : « D'autres distinctions vacillent en chaine. Ainsi, la distinction entre découvrir et créer, entre trouver et projeter. Ce que le discours poétique porte au langage , c'est un monde pré-objectif ou nous nous trouvons déja de naissance, mais aussi dans lequel nous projetons nos possibles les plus propres. II faut done ébranler le regne de l'objet, pour laisser étre et se laisser se dire notre appartenance primordiale un monde que nous habitons , e'est-a-dire, qui, tout á la fois, nous précéde et regoit l'empreinte de nos ceuvres. Bref il faut restituer au beau mot "inventer" son sens lui-méme dédoublé, qui implique á la fois découvrir et créer » 1 6 En disant, (ici, en parlant, mais aussi en éerivant) le poéte invente : découvre et crée en méme temps, car Ricoeur — d'aprés Aristote — fait une ontologie de « la puissance » et de « l'acte » ä laquelle se référe, d'une fagon inductive et analogique le discours poétique. « La définition est inductive : elle repose sur des exemples particuliers [. . .], elle est analogique ; on ne peut ici, défimr, par genre et différence : "l'acte sera alors comme l'étre qui bätit á l'étre qui a la faculté de bätir, l'étre éveillé á l'étre qui dort, l'étre qui voit á celui qui a les yeux fermés mais posséde la vue" >>. 1 7 L'acte (le dire), c'est de réaliser, éveiller ce qui avait existé en puissance, en idéal ; et en effet, selon Mallarmé, si « je dis : une fleur », c'est que je découvre et réalise a la fois ce qui s'était trouvé en puissance au delá de « tous les bouquets ». De plus, dans son esthétique, l'analogique tel que le comprennent Aristote et Ricoeur se lie entiérement a la conception de Baudelaire. Mallarmé fait d'ailleurs, lui aussi allusion ä la création verbale de la Bible, en donnant á un de ses éerits prosai'ques le titre suivant : Igitur ou la 1 4 RICCEUR, Paul, La métaphore vive, Paris, Seuil, 1975, 386. 15 Ce ne sera pas toujour vrai pour la conception de Kosztolányi. Cf. : « je me réjouis­sais de la musique de chaque mot. Je le répétais tant qu'il s'est séparé du concept, de son sens, et que libre, incorporel, courageux, il a regu existence — alors, délibéré de sa relation quotidienne, il m'a montré son sens caché, métaphysique et musical ». KOSZTOLÁNYI, Dezső, A! - ASZÓ = K. D., Nyelv és lélek, 25-28. L ß RICCEUR, La métaphore vive, 387. 1 7 Ibid., 390.

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