ARHIVSKI VJESNIK 10. (ZAGREB, 1967.)

Strana - 233

siècle, une chancellerie propre, le falsificateur a inventé un certain notaire — Mattheus —, prétendu scribe et témoin de la charte »donationale«. C'est pour cela que ces chartes manquent d'une formule notariale finale (rogation, com­pletion et signation). La persuasion de l'auteur que la charte »donationale« de Desa représente une falsification est renforcée par le fait que les données sur la prétendu transcription sont incomplètes. Ensuite, l'auteur adhère à l'opinion que l'autre charte de Desa, la prétendue charte »fondationale« en faveur du Couvent de Sainte Marie de Mljet, représente, elle aussi, une falsification gros­sière et maladroite. Quant à la bulle du Pape Innocence III, elle est rédigée, selon l'auteur, sur la base de la bulle authentique du Pape Alexandre III da­tant de 1177. La falfisication de la bulle papale a été faite en vue de démontrer que le Couvent de Mljet existait vers la fin du XII siècle et qu'il appartenait au couvent de même nom de Pulsan. Les chartes »donationales« des souverains serbes Stefan Prvovjenčani et Milutin étant les seuls témoignages historiques sur la relation des souverains avec le Couvent de Mljet, l'auteur est en état d'entreprendre une analyse criti­que de la forme même des chartes, mais sans entrer dans les détails de leur contenu historique. D'après l'auter, on peut affirmer que l'intitulation dans T »arrenga« de là charte Stefanienne de Mljet est influencée par la signature dans la corroboration du diplôme de Hilandar appartenant au même souverain. Tandis que l'»arrenga« du diplôme de Stefan se détache, de par son contenu, des autres chartes délivrées dans la chancellerie de Raška, son »apprecation« représente une exception. La sanction, elle aussi, montre deux éléments qui ne se retrouvent que dans les chartes de Milutin et Dragutin: à cause de cela, elle n'est pas conforme, non plus, aux règles de la chancellerie de Raška au com­mencement du XIII siècle. Finalement, l'auteur croit que la formule dévotio­nale et la signature étendue de la charte Stefanienne de Mljet est plus conforme aux usages des petits-fils et des lointains successeurs de Nemanja qu'aux usa­ges de la chancellerie de son fils. En se basant sur tout cela, l'auteur argu­mente que le diplôme Stefanien de Hilandar a influencé, par certaines de ses formules, le diplôme de Mljet, tandis que l'entrelacement des formes et des formules anciennes avec celles plus récentes impliquerait, selon toute appa­rence, l'impossibilité que le diplôme de Mljet ait été délivré à l'époque où l'hi­storiographie le situe communément. La charte non datée de Milutin indique elle aussi, que la confirmation dans la charte de Stefan comporte des manques à cause desquels l'auteur ne la considère pas comme authentique. Par suite des mêmes manques, dans ce groupe des chartes apocryphes entre aussi la bulle papale datant du 13 juin 1325 (Pape Jean XXII). Dans la deuxième partie de son étude, l'auteur essaie de déterminer l'épo­que à laquelle ces falsifications doivent être attribuées. On suppose que les »donationales« des souverains serbes datent probablement de 1330, l'époque où le Prieur de Mljet et le Recteur de Korčula se disputaient, à la cour serbe, la compétence rectorale sur l'île de Mljet. Il semble qu'en profitant de ces falsi­fications le Prieur — qui à cette époque défendait les intérêts de la Commune de Dubrovnik — a réussi de repousser les recteurs de Korčula de l'île et de menacer leur crédit auprès des autorités vénitiennes. Le soin de la Commune de Mljet de repousser le Prieur au moins de la partie de l'île dans laquelle se trouvait le siège de la Commune, imposait la né­cessité de la confection de l'autre groupe des falsifications. C'est pour cela que les chartes de Desa, dans leur structure qui n'est pas trop logique, devaient démontrer que toutes les propriétés paysannes de l'île étaient sujettes à des obligations féodales, respectivement que le Prieur jouissait du ius gladii, c'est­-à-dire du droit de prononcer la peine capitale aux habitants de Mljet. En redoutant la possibilité qu'on pose une fois la question de la date de fondation du Couvent de Sainte Marie, le Prieur a commandé aussi la charte

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