Szilágyi András (szerk.): Ars Decorativa 23. (Budapest, 2004)

Márta KOVALOVSZKY: Image et discours. Pál Miklós et l'art contemporain

meilleurs produits issus du design s'avéraient parfois être de véritables œuvres d'art qui avaient largement leur place, à part entière, dans les musées. En effet, bien que le design représente le tout nouveau produit dérivé de l'histoire plusieurs fois millénaire des processus de production, il ne peut être mis à l'écart des grands courants historiques, étant donné que son existence-même, son véritable destin, sont bel et bien ancrés dans le cours de l'Histoire. Dans l'une de ses critiques, Pál Miklós notait que pour jouir pleinement des calligraphies de Dezső Korniss, il était nécessaire de parfaire son acuité visuelle et de l'affiner. 17 Pál Miklós, lui, jetait sur les œuvres, un regard véritable­ment raffiné et expert: dans le genre de ces amateurs d'art, de ces collectionneurs d'art dilettantes au vrai sens du terme qui, en toute décence - même si parfois il leur arrive néanmoins d'en avoir honte - apprécient de préférence un tableau ou une sculpture dont la beauté est à leur goût et correspond à leurs critères esthétiques personnels plutôt qu'à la valeur artistique et historique de cette dernière. Et cette attitude de Pál Miklós comparable à celle de certains amateurs d'art initiés, restait pourtant bien cachée derrière le voile de sa riche culture, de sa solide formation, de son savoir étendu et de sa retenue disciplinée, ainsi que de cette facilité à pouvoir - finalement en tant que marxiste convaincu - garder cette distance de mise entre lui et ce curieux objet du désir. A la lumière de la lecture de ce volume intitulé L'œil du dragon, nous avons une fois de plus la preuve que, dans ce domaine également, Pál Miklós était bien un disciple et un émule de la peinture chinoise. Traduit du hongrois par Félicie de Gérando­Teleki

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