Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 6. (Budapest, 1979)
MIKLÓS, Pál: „La fiancée de la quiétude"
fonction sociale historique, d'un rite ethnique ou religieux ne sont reconnaissables que pour les spécialistes de l'époque ou de l'ethnie. C'est un problème bien différent de celui des peintures et sculptures illisibles aux certains groups du public: là, il s'agit des groupes sociaux handicapés qui manquaient l'éducation de l'art; quant aux informations ,,chiffrées" de l'objet, l'éducation générale ne s'en soucie rien, le décodage de tels signes ne figure pas dans les exigeances traditionnelles des sociétés. En somme, nous pouvons dire que chaque objet — de notre point de vue l'objet peut être objet d'art ou objet de civilisation aussi — a un ou plusieurs message(s) avec informations bien cachées, chiffrées concernant le lieu et le temps de sa naissance, son créateur et son propriétaire, la société de son apparition et de sa fonction, et même le savoir (sciences, techniques) et la pensée (foi, mythe) de sa société créatrice et régulatrice. Toutes ces informations sont bien connues (ou reconnaissables) pour les spécialistes des objets — pour les historiens, pour les muséologues — en principe. La question est: comment répandre la lisibilité de telles informations — comment faire parler les objects pour le public? Déchiffrer: c'est le travail scientifique des musées, y compris la conservation, la restauration aussi. Faire accessible, lisible le message déchiffré des objets des collections des arts décoratifs: voilà le problème — réaliser la communication entre les objets du passé et l'homme du présent. La solution traditionnelle qu'on emploie le muséologue dans la diffusion culturelle, c'est la présentation des objets comme des oeuvre d'art, accompagnés de fiches instructives; et, souvent, on essaie de compléter l'instruction des fiches par des textes imprimés (souvent fixés sur les murs de la salle de présentation ou distribués parmi les visiteurs). Mais c'est une solution fausse: on ne fait pas parler les objets — on parle au nom des objets. Et, quelquefois, d'une manière si mesquine, si ,,savante" que personne n'aura la patience de l'ouïr, hélas! Peut-être il y a une autre solution de la tâche du muséologue des arts décoratifs: faire parler les objets eux-mêmes. Voyons les principes de la présentation des oeuvres des grands arts (peintures, sculptures) et des arts appliqués (décoratifs), bref, des objets. Mon point de départ théorique est le suivant: les oeuvres des grands arts (des arts autonomes — comme les nomment les esthétiques) nous présentent un monde exclusif, un univers clos. 2 (De ce point de vue, le fait, qu'elles sont les reflets du monde extérieur, réel — filtré par une âme, par un tempérament, avec le mot de Zola — n'est pas intéressant ici.) Depuis les grecs, les statues et les peintures sont exécutées pour introduire leur contemplateur dans un microcosme ,,métaphysique", c'est à dire, différent du physique, du réel — et pour réaliser une communication entre l'homme et des mythes, des idées de la religion ou de la magie, une rel-ation psychique avec le monde d'au delà ... Et si nous savons bien, que ce monde d'au delà est incontestablement un monde bien à nous — la création de nos aïeux, l'émanation des profondeurs de l'âme humaine, avec ses monstres, ses angoisses, ses espérances et ses joies — nous avons l'envie, même aujourd'hui, d'entrer ou plutôt de nous enfoncer dans ce monde, soit d'une statue, soit d'une peinture. Comme l'anecdote chinoise raconte: Le peintre Wu Tao-tzu n'est pas mort ... il contemplait longuement l'une de ses peintures, un paysage avec un bois, avec des montagnes qui se perdent dans la brume 7