Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 3. (Budapest, 1975)

GOMBOS, Károly: Les tapis anciens arméniens

Depuis des siècles les recettes dans la tein­ture des tapis se transmettent de père en dïls. Le fond de notre tapis est rouge foncé, les palmettes sont sur un fond d'ivoire de couleurs violette, bleue, jaune d'or et rouge. Des deux côtés du dessin assimilé en tortue, •des dragons stylisés, des fleures de petite dimension et des ornements minuscules sont à voir. Le fond du tapis est divisé en lisières par un décor en forme de foliolée. Les figures bizarres d'animaux et les motifs végétaux dans le fond du tapis furent la •cause de maintes conjectures et ont entraîné une gamme de discussions dans le monde des érudits des tapis arméniens. Les figures de dragons de formes oblongues et géométrisées jusqu'au point méconnaissable se rangent deux par deux sur les deux côtés d'une orne­mentation placée à médaillon de forme sin­gulière. 11 est possible que cette dernière symbolise une tortue, un escarbot ou scor­pion, mais cela peut être en même temps une eomposition géométrique au dessin intéres­sant, combinée d'une manière dégagée par les miniaturistes et tailleurs de pierre émi­nents arméniens depuis mille ans. Il est pré­sent naturellement sur le fond du tapis la palmette d'une belle forme et divergente nettement en sa structure de la palmette persane. Pour sa forme cette palmette ar­ménienne est montante de plus en plus haut •et par palier rétrécissante. Outre cela des dessins en ressemblance d'animaux ou fleurs menues (des oiseaux et petits serpents), en­suite des bandes frondiformes isolent diago­nalement les dessins respectifs et donnent plus de saveur au façonnement artistique du tapis. La bordure du tapis est étroite, comme sont •en général les tapis anciens arméniens. Sa couleur fondamentale est jaune d'or et sur •ce fond se placent les motifs d'usage courant •au Caucase, feuilles dentées en scie de chêne et gobelets stylisés de couleurs alternantes. Sur cet arrière-fond d'un jaune agréable et attrayant les ornements rouge, violette, bleu foncé et jaune d'or de forme excellente en­cadrent efficacement le fond du tapis aux dessins riches et font pour ainsi dire ressortir la perspective jnttoresque des couleurs et des ornements. La bordure du tapis est endom­magée, incomplète, mais cette circonstance ne porte point de préjudice à sa valeur arti­stique. Chaque palmette, dragon, oubien le motif dé­nommé par moi arbitrairement tortue, ainsi que les feuilles entrelacées et les dessins de fleurs menues qui servent d'isolants, sont d'un nouage parfait. A la manufacture de ce tapis se sont réunis la fantaisie artistique à une grande maîtrise professionnelle. Le tapis est une belle pièce parmi les tapis anciens arméniens aux dragons, étant d'une parfaite conservation et en bon état. Les lisières fai­sant défaut de la bordure, ainsi que quel­ques raccommodages sur le fond aux fils de qualité inférieure — dont la pièce devra être débarrassée dans la suite — n'enlèvent rien à sa beauté artistique. Des tapis de même genre ont été publiés par M. Zdenko Hofrichter 4 , Charles Grant Ellis 5 , Gyula Végh et Károly Layer 6 . Notre second tapis ancien arménien aux dra­gons et de grande dimension date de même du XVII e siècle, les caractéristiques dimen­sionnelles sont : 205 x 575 cm. Son format est oblongue, la matière de la laine, dont le nouage. Son état est assez bien, quoique la bordure soit partiellement rafraîchie et sur le fond du tapis des raccommodages soient à maintes places apercevables. Le Musée avait fait l'acquisition de ce specimen par troc. Le tapis est lisse à toucher, sa matière mince, le poil devait être court, à présent en 1. TAPIS ARMÉNIEN AU DRAGON NO 1., XVII e SIÈCLE, MUSÉE DES ARTS DÉCORATIFS

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