Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)

VADÁSZI, Erzsébet: Deux caquetoires

les proportions est d'autant plus importante pour nous, car — selon nos connaissances — c'est la seule caquetoire publiée qui est datée de la première moitié du XVI e siècle. Elle est donc l'une des chaises les plus anciennes de ce type. Les deux grandes époques du mobilier français de la Renaissance coïncident avec le règne de François 1er et de Henri II. La première est caractérisée des construc­tions massives, des formes gothiques et, en même temps, des ornements de la Renais­sance. Les formes et la décoration de la grande Renaissance sont les traits carac­téristiques de la seconde période. Surtout la première période a été in­fluencée par la conception médiévale selon laquelle le meuble ne sert pas le confort du possesseur, mais il est un objet de luxe. Le mobilier reflète toujours la situation sociale du propriétaire. Les éléments variés sont les suivants: la hauteur, la largeur, la forme du dossier et le nombre des orne­ments. Le personnage du possesseur a pu jouer un rôle considérable dans la forme des meubles, elle peut être simple ou raffinée. Elle a été prescrite par certaines conventions de l'époque aussi. Une minia­ture du XVI e siècle représente la reine Anne de Bretagne assise sur une chaise à bras, tandis que les femmes qui l'entourent ont pris place sur le plancher. Hors les tabourets, les placets, les carreaux, les escabeaux et les selles, la chaise à bras a été propre aux matrones et aux autres personnages privilégiés. Puisque nos deux chaises à bras et la caquetoire parisienne mentionnée gardent des réminiscences mé­diévales, nous pouvons les considérer comme des exemples antérieurs. L'examen du dossier et de la ceinture amène à préciser le lieu et la date de la production. Les deux grands représentants de la lit­térature de l'ameublement français sont E. Bonnaffé et É. Molinier. Même au cours des années 1880 Bonnaffé a prétendu à établir la „géographie du meuble" et à distinguer les traits caractéristiques des écoles régionales. Cependant il est difficile de constater la provenance d'un objet, car certaines collections d'estampes et de gra­vures, de même que les maîtres circulaient d'un atelier à l'autre, d'une région à l'autre. L'examen de l'ameublement de l'époque nous convainc que malgré les étroites re­lations italiennes à la première moitié du siècle et l'emploi des collections d'estampes et de gravures, le mobilier garde son carac­tère français. Tandis que les meubles ita­liens sont marqués plutôt par la relation plus étroite avec la peinture (faisons allu­sion aux coffres peints et à la marqueterie), dans l'ameublement français l'effet mutuel avec l'architecture, la sculpture et les orne­ments joue un rôle considérable. Il est rare qu'en France des types de meubles italiens (un „sgabello" ou une ,,chaise de Savona­rola") soient copiés, cependant il arrive souvent qu'un meuble de type français soit orné des éléments empruntés à l'art ita­lien. Il est nécessaire alors que nous cher­chions des analogues des dossiers de nos chaises parmi les oeuvres de l'architecture et des arts plastiques français du XVI e siècle, car c'étaient leur ressemblance et l'identité de leurs motifs qui nous a amenés à la constatation que nos chaises datent de l'époque de François 1er, malgré leurs formes de caquetoire plus répandues au cours de la seconde moitié du XVI e siècle. Sur les chaises, due à leur antériorité, apparaissent des éléments de la première étape de la Renaissance, comme des dau­phins, des masques et des têtes d'ange entourés de rinceaux à fleurettes (fig. 4—5). Le Musée des Arts Décoratifs de Paris possède une vingtaine de panneaux sculpté en chêne qui appartenaient jadis, d'après É. Molinier au château d'Assier en Quercy. 21 50

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