Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)
VADÁSZI, Erzsébet: Deux caquetoires
rosace entourée d'une forme de losange, en bas de deux épées qui se coupent, d'un sac en bandoulière et d'un tambour; au côté droit d'un ruban à petites feuilles et en bas des rubans à fleurette. Sur les panneaux oblongs qui constituent le cadre inférieur et supérieur du dossier, des rinceaux et des tulipes alternent en bas et des éléments d'une frise de feuilles d'acanthe en haut. Sur le dossier d'une de nos caquetoires, au dessus d'une tête d'ange entourée d'ailes deux rinceaux en forme d'une lettre ,,S" encadrent le panneau circulaire central dans lequel on peut lire des initiales composées des lettres PNE. Au dessus de ce dernier le dossier est orné de tulipe sculpté noué des rubans flottants. En haut le dossier est surmonté d'un fronton composé d'un masque entre deux toupies tournées. Sur la seconde caquetoire le pilastre gauche est orné, au lieu des trophées, d'un masque à bouche ouverte, sur celui du côté droit on trouve un petit écriteau entouré de feuilles. Autrefois, ce dernier pouvait porter une inscription qui manque actuellement. Sur le dossier, au lieu d'une tête d'ange ce sont deux toupies tournées qui forment la base de deux dauphins s'adossant l'un à l'autre dont la queue se termine en forme d'une rosace. Le panneau octogonal central encadré de ces dauphins est orné des initiales qui se composent des lettres OKF. Au dessus du panneau on voit un motif de rinceaux à petites feuilles entouré de rubans flottants, couronné d'un noeud de rubans. Les motifs et l'exécution du fronton des dossiers des deux chaises sont les mêmes. La structure, la forme un peu alourdie de nos caquetoires contredit d'une façon singulière le caractère léger de l'ornement sculpté: en effet la forme des chaises est celle de la caquetoire, type caractéristique du meuble français de la seconde moitié du XVI e siècle, tandis que les éléments de la décoration sont d'un demi siècle plus anciens, ils datent de l'époque de François I-er. Jusqu'à présent les spécialistes de l'ameublement ne s'accordent pas sur la définition de la caquetoire. E. Bonnaffé et E. Molinier considèrent comme caquetoire les chaises à dossier ,,qui ont le dos fort haut et qui n'a point de bras" 5 , H. Havard et A. de Champeaux prennent pour point de départ les anciens inventaires; selon eux la caquetoire est en tout cas une chaise à bras, ,,sa parure fut variée, elle conserva son caractère facile à déplacer". 0 Le nom ,,chaise basse" est conforme à la chaise à bas dossier, comme Havard le démontre à l'aide d'une citation provenant d'un inventaire. Selon cette dernière dans un château il y avait ,,six grandes chères caquetoires plus une chaire à bras à haut dossier". Cependant, à partir de 1570, dans les divers inventaires on trouve assez souvent les dénominations comme ,,petite chaire basse, dicte caquetoire" (1590) ou „petites chayres, autrement dit caqutoyres" (1590). C'est pourquoi Havard constate que ce type de chaise n'apparait qu'à partir de 1570. 7 Récemment, selon G. Janneau, M. Jarry, R. de Félice, Y. Brunhammer et M. de Fayet 8 la caquetoire est une chaise à bras, à haut dossier, dont le siège est rectangulaire formant assez souvent la moitié d'un octogone, ou il est trapézoïdal, les accotoirs sont cintrés. Cette chaise facile à déplacer est un des meubles caractéristiques de l'époque de la Renaissance en France. Funck-Brentano considère ces chaises comme antécédents du fauteuil portatif. 9 Le Dictionnaire de H. Havard établit trois types de caquetoire: celle à dossier ajouré, celle à pivot et celle à haut dossier. 10 48