Imre Jakabffy (szerk.): Ars Decorativa 2. (Budapest, 1974)

VADÁSZI, Erzsébet: Deux caquetoires

ERZSÉBET VADÁSZI C'est l'oeuvre de Gilles Corrozet intitulée „Les Blasons Domestiques conte­nantz la décoration d'un maison honneste et du mesnages estant, en icelle: Invention joyeuse et moderne" parue en 1539 à Paris qui contient les lignes citées, écrites sur le ..blason'" des chaises. Hors des inventaires et des livres de comptes ce poème peut aussi donner une impression sur le mobilier en France dans la première moitié du XVI e siècle. L'auteur donne une description d'une naïveté saisissante du modèle d'une maison avec tout son ameu­blement, notamment des lits, des tables, des coffres, des bancs, des buffets et enfin des chaises y compris celles qui ont servi à converser, à caqueter. La caquetoire (caqueteuse ou chaise basse) est une des pièces caractéristiques de l'ameublement français de la Re­naissance. Le nom de ce type des chaises apparait pour la première fois dans les travaux de Furetier et Richelet, 1 il évoque le verbe „caqueter" tout en renvoyant à la fonction du meuble, puisque dans cette ,,chaise basse qui a le dos fort haut et qui n'a point de bras ou l'on babille à l'aise au coin du feu". 2 Dans son poème intitulé „Apo­logie par Hérodote" paru en 1566 Henri DEUX CAQUETOIRES "Chaire pleine de bons ouvrages, Chaire enlevée à personnages, Chaire de prix, chaire polye, Chaire de façon bien jolye ... Chaire compaigne de la couche, Chaire près du lict approchée Pour diviser à l'accouchée; Chaire faicte pour reposer, Pour caqueter et pour causer . . ." Estienne mentionne le fait que la caque­toire ait été préférée surtout par les femmes: „il n'y a pas d'apparence qu'elles aient le bec gele pour le moins j'en reponds pour celles de Paris qui ne sont pu d'apeler des caquetoires, leurs sièges".' 3 Le Musée des Arts Décoratifs de Bu­dapest possède deux caquetoires fran­çaises' 1 (fig. 1—2). Elles sont en chêne, leurs accotoirs en noyer, les sièges en orme sont des remplacements ultérieurs, leur entretoise forme un cadre, une partie de ce dernier qui relie les pieds postérieurs à section carrée est en bois de hêtre. Les pieds antérieurs se termi­nent en boules à peine aplaties. La ceinture du siège trapézoïdal est ornée des motifs de méandres à deux côtés et de rinceaux à petites feuilles se terminant en rosaces en façade. L'ornement d'une des deux caquetoires contient un écu d'une forme stylisée. Les pieds antérieurs de même que les supports des accotoirs horizontaux cintrés sont en balustres, la façon de leur exécution est identique. Les motifs de l'ornement sculpté des dossiers étroits et relativement hauts des deux caquetoires ne sont pas les mêmes. Sur l'une des chaises, les deux pilastres latéraux sculptés sont ornés à gauche d'un 45

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