The Hungarian Student, 1958 (3. évfolyam, 1-2. szám)
1958-10-01 / 1. szám
La situation des étudiants en Hongrie entre 1956 et 1958 par William Juhász 2e partie L’esprit général des étudiants est constructif et non nihiliste comme le prétendait le Népszabadság le 11 avril 1957: «Une réunion des étudiants universitaires a eu lieu à l’Institut Lénine. Le principal orateur était Ferenc Várnai, membre du comité national de la KISZ. La grande majorité des étudiants universitaires est encore passive et désillusionnée, mais chez la plupart d’entr’eux l’idée que les événements d’octobre ont été une révolution a été ébranlée. On constate assez généralement parmi les étudiants une attitude nihiliste et cynique. La KISZ n’est pas une organisation culturelle mais politique... nous ne sommes pas indépendants, nous travaillons d’après les directives du parti. Les participants à la réunion ont voté une résolution concernant la création du comité universitaire de la KISZ, dans le but de s’occuper des problèmes touchant spécialement les universités.» Il n’est donc pas étonnant que le poète soviétique Dolmatovskij n’ait trouvé que des auditeurs peu intéressés lors d’une assemblée à Budapest. U Elet és Irodalom écrivait ceci le 14 février 1958: «J’ai jeté un coup d’œil dans la salle, remplie d’étudiants et de professeurs. Sans être un expert en expressions faciales humaines, je n’ai pu m’empêcher de constater qu’aucune des personnes présentes n’avait l’air très satisfaite de ce qui se passe. J’ai vu des visages que l’on ne pouvait qualifier que de revêches et moroses.» Les éducateurs ont montré beaucoup plus de compréhension pour les étudiants et leurs efforts que n’importe quels autres fonctionnaires du régime. De nombreux professeurs se sont mis du côté des étudiants avant, pendant et même après le soulèvement. Certains n’ont pas osé se compromettre, ce qui ne les a cependant pas empêché d’éprouver une vive sympathie pour les étudiants. Le régime de Kádár créa le club Táncsics, mais comme ce dernier ne répondit pas aux espoirs placés en lui, il ne tarda pas à être dissous. Durant sa brève existence, plusieurs discussions eurent lieu sur la jeunesse et l’éducation en général. A une certaine occasion, József Szarka, directeur de l’Institut de pédagogie scientifique, s’exprima en termes très modérés. Magyarország, 2 octobre 1957: