Századok – 2012

KÉTSZÁZ ÉVE SZÜLETETT SZEMERE BERTALAN - Hermann Róbert: A Szemere-kormány külpolitikája III/543

A SZEMERE-KORMÁNY KÜLPOLITIKÁJA 561 réponse elles ne reçoivent que le défi porté par des centaines de bouches de canons? Ces puissances seraient - elles donc également déchues au degré d'impuissance de l'Autriche? seraient-elles vermoulues dans leur intérieur comme celle-ci, tout sentiment plus noble de justice et de sympathie pour la bravoure, pour la liberté et pour l'indépendance d'une noble race serait-il donc éteint jusque dans l'opi­nion publique de ces peuples? Le matérialisme absorberait-il donc à ce point toutes les intelligences et paralyserait-il toutes les énergies, que la prophecie de Napoleon dusse vraiment s'effectuer et que le monde devint Russe. Eh bien! si cela fut le cas, ce ne sera encore qu'une phase passagère. Peut-être que nous y périrons, mais ce ne sera toujours que sous les ruines d'un ordre de choses écroulé. Veuillez donc faire un dernier appel au gouvernement où vous êtes accrédité, ne parlez plus du droit des gens et de non-intervention, ni de nos anciens droits, ni des parjures commis contre nous, ni des atrocités, dont notre pays a été le théâtre, ni de l'absurdité qu'il y a à fonder encore des espérances sur la possi­bilité de l'existence de l'Autriche, ni des intentions longtemps connues et si souvent commentées de la Russie, ni de l'humanité, ni de la civilisation, ni de tous ce qui est rebattu, mais répétez ce qui arrive ici tous les jours et que ce soit un avis aux peuples de l'occident car leur tour viendra après le notre. Dites que les Russes, c'est une armée de lâches, qui fuient à champs ouvert, qui ne se battent qu'à force de coup de kantsuk et qui sont toujours prêts à déserter leur drapeaux au point, que général Lüders n'ose entrer de son côté en Transylvanie comme il en a l'ordre par ce qu'il ne peut s'en remettre à l'esprit de ses troupes. Mais au contraire, ceux d'entre eux qui ne désertent pas, ne font tout en fuyant que détruire, découper les moissons, piller, saccager, maltraiter les hommes sans défense, violer les femmes, extorquer de l'ami et de l'ennemie également. Dites surtout,qu'ils approchent les villages, le flambeau à la main, mettant tout en cendre et en ruine ce qu'ils rencontrent sur leurs pas. Veuillez-y ajouter que même les soldats autrichiens outrés de cette conduite et indiqués d'être placés sous le commandement de pareils sauvages désertent en masse et viennent porter leur plaintes et leur dégoûts dans le camp de nôtre armée; mais que la volonté de leur jeune empereur en fait également des in­cendiaires et des dévastateurs d'un pays qu'il s'obstime à compter parmi son empire et des esclaves placés sous les verges des kosaques. Ce n'est pas une guerre qu'on fait ou une campagne, mais un fléau portant partout la dévasta­tion, le meurtre, le pillage, et qui s'il n'est point étouffé, ne s'arrêtera pas plus aux frontières de la Hongrie, que la peste ou cidevant les hords des Huns et des vandales. C'est un tableau fidèle de ce qui arrive ici, de ce qui a eu lieu en Valachie où ces Russes ont passé. Ne fut ce leur nombre et la verge du despot, qui les fait rejaillir de la terre ils seraient bientôt écrasés. Mais que peut-être la fin de tout ceci? que peut gagner l'Europe à cette nouvelle migration des peuples emprun­tée aux premiers siècles ? Que deviendront les sciences, les arts, les plaisirs mêmes et les jouissances de ceux qui n'ont d'autre intérêt!

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