Századok – 2009

KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239

que la couronne èstant aujourdy héréditaire, la Hongrie doit estre considéré comme une des parties qui composent la monarchie, et sur ce pied la, le mo­narque né peut maintenir les libertés d'une partie, qu'autant quelle concourt a la conservation des autres parties a proportion de ses facultés ; car il seroit aussi injuste que d'angereux, si une de ses partie subsistoit aux déspends de toutes les autres, par ce quil sen suiveroit neséssairement, que toutes les autres provinces de la monarchie seroint ennervés dans une guère couteuse, tandis que la Hong­rie seroit dans l'opulence ; ce qui loi d'augmenter la consistance du tout, l'afoi­bliroit ; c'est sependant ce qui existe, et ce qui est très préjudiciable a la mon­archie. Je sais fort bien que la noblesse hongroise se regarde comme indépendante de la monarchie, et que fondé sur les préjugés de ses constitutions, elle né considéré que ses propres interests, mais je n'ignore pas dans le mèsme tems, que le mal consiste dans ses prétentions, et que s'estant engagé a soutenir le Roy et a defendre Testât, il est injuste qu'elle jouisse de ses libertés, sans con­curir a sa conservation ; car d'espendante ou indépendante, elle né peut se soutenir par elle mesme, et né concourant en rien aux secours quelle attend de son Roy, elle le réduit a la nesessité de né reconoistre d'autres loix fondamen­tales, que celles qui tendent a la conservation de la monarchie. Un objet aussi sensible bien propre a engager la noblesse hongroise a prendre des sentimens plus conformes aux maintiens de ses libertés ; mais loin de l'envisager comme le seul moyen qui puisse la conduire aux douceurs de la tranquilité, elle né le considéré que comme l'opresion de ses prérogatives ; et sa jalousie, sa mefiance ses inquietudes et son opiniâtreté, la portent a méconnoistre dans la personne sacré de p. 16 son Roy, une mere magnanime et compatisante, qui s'ocupe sans relâche du soin de la rendre heureuse ; pour ny apercevoir q'un monarque prést a l'oprimer. Pour peu que l'on voulut examiner avec attention le fond des constitutions du Royaume de Hongrie, il sera facile de s'apercevoir, combien la noblesse hong­roise a su interpreter en sa faveur le sens de quelqunes de ses loix fonda­mentales, et entre autre celuy de la chartre connue sous le titre de nobilis nobilitat fondum ; car elle avoit non seulement commencé d'estendre son droit d'immunité sur ses posessions, sans aucune réstriction ; mais elle l'avoit porté j'us'qu'a prétendre, qu'elle pouvoit afranchir toutes celles de ses sujets quil luy plairoit en le disant éstre employé a son service ; de maniéré quil eut dépendu de chaque noble hongrois posessioné, d'exempter de la contribution tous ceux de ses sujets quil en voulu proteger. Mais comme une pareille prétention éstoit abu­sive, dangereuse et tendante a l'anarchie ; malgrès les clameurs d'une infinité de gens intéressés a la soutenir, elle a esté reduite au sens littéraire des constitu­tions. Cette supresion éstoit d'autant plus neséssaire, qu'a la fin chaque gentil homme hongrois, eut prétendu pouvoir annoblir tous les terrains ou il portoit ses pas ; ce qui, non seulement eu rendu la contribution arbitraire et onne­reuse ; mais dans un pays ou la plus part des habitans se disent estre nobles ; sur quel fond de terre eût on pût, avec le tems, répartir la contribution.

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