Századok – 2009
KISEBB CIKKEK - Tóth Ferenc: Államrezon és nemzeti géniusz. Franz Moritz von Lacy Magyarországról szóló kéziratos esszéje (1770-1772) V/1239
Cette contribution annuelle qui est toujours fixé par le conseil du Royaume et repartie par porte, seroit bien moins onereuse, si la sous répartition n'en éstoit pas confié aux soins de chaque comtée ; par ce qu'il arive très souvent, que ceux qui sont chargés de la faire, sont bien plus intéressés qu'il ne sont équitables. D'alieurs, ce nom de porte est aussi ancien qu'il est peu significative ; l'on comprend par la une certaine quantité p. 5 de possessions proportionné aux facultés des proprietairs, et dont un certain nombre determine une porte, de mèsme que le plus ou le moins de portes, fixe la grandeur ou la médiocrité de chaque comtée. Ce n'est pas cette contribution annuelle qui est a charge aux contribuans, c'est du droit abutive que se sont arrogés les comtées, de pouvoir former une caise domestique, dont ils se plaignent ; par ce que sous le prétexte des dépenses extraordinaires qu'elles sont obligés de faire, il en resuite un monopole d'autant plus inévitable que le montant en est arbitraire, et quoy que chaque comtée soit atténué de rendre compte des argents qui entrent dans cette caise domestique ; sepandent par le peu de connoissance que peuvent avoir les reviseurs de la réalité des estats de réceptes et de ceux des dépenses ; il arive ordinairement quil ne réste aux pauvres contribuans, d'autres resources pour réprimer la malversation, que celles de la patience. L'on distingue en Hongrie les sujets en deux clases, ceux de la premiere sont nommés libres, et ceux de la seconde sont serfs ou esclaves. La liberté des premiers consiste à n'estre pas assujetis a la servitude de la glebe et l'esclavage des seconds est sans bornes ; car quoy que les constitutions reglent leurs obligations envers les seigneurs, sependant la plus part de ses malheureux gemissent sous le poid de la tyranie et de l'indigence ; ce qui a forcé l'incomparable Marie Therese de faire revivre la loix urbárium, afin de fixer les prétentions des maitres, d'une maniéré proportionè a la quantité et a la qualité du fond des terres que possèdent les sujets, selon le sens littéraire de cette loix fondamentale des constitutions du gouvernement ; qui né pour but que le calme des emutes populaires, et la suprésion de la thyranie ; mais qui le croiroit, malgrès les intentions équitables du meilleur de tous les Roys, cette rénovation ocasionne aujourdy les clameurs d'une grande partie de la noblesse ; qui par sa conduite prouve assès ; que si il est aussi vray que le prétendent les politiques ; que pour faire le bonheur des peuples, il faut que l'autorité souveraine soit sans contradiction ; ceux de Hongrie doivent estre les plus malheureux. Cette oprèsion que la noblesse hongroise exerce sur ses sujets, en les abrutisant, les rend incapables de tout genre d'industrie, ce qui les prive de la connoissance de ses arts utiles, qui procurent les commodités et les agrements de la vie ; car si l'on découvre en Hongrie quelques véstiges du bon goust, ce n'est qu'aux mains étrangers que l'on en est redevable ; et je ne crois pas d'alieurs, quil y ait baucoub de pays en Europe ou la bonne police y soit négligé par des principes aussi ridicules, que ceux qui y existent ; p. 6 puis qu'ils n'ont dautres fondements que les usages anciens et le goust dépravé de nos peres ; c'est aussi la raison pour quoy pendant une partie de l'année, les chemins et les ponts y sont a peine praticables, et qu'au millieu de