Századok – 1999
Tanulmányok - Fónagy Zoltán: Nemesi birtokviszonyok az úrbérrendezés korában. A nemesség a magyar társadalomtörténet-írásban VI/1141
1186 FÓNAGY ZOLTÁN Fónagy Zoltán LA SITUATION DES DOMAINES DE LA NOBLESSE À L'ÉPOQUE DE LA PATENTE RELATIVE AUX CENSIVES. (Résumé) Le recensement sous Josef II trouva quelque quatre cent mille nobles sur le territoire du royaume de Hongrie. Derrière la fiction de l'égalité juridique de cette foule se cacha la diversité des conditions de vie. Les historiens étaient au courant de ce fait; mais nous n'avions pas un schéma national fondé sur des données en chiffres de la stratification de la noblesse. (Au cours de la dernière décennie, les recherches régionales avaient démontré la stratification de la société noble de plusieurs comitats.) La possession de terre dans la Hongrie agraire et féodale était une question primordiale : la terre était la base d'existence pour la plupart de la population et la source du prestige pour les propriétaires. Pourtant, de la période du féodalisme tardif, nous n'avons ni statistique contemporaine des propriétés ni de reconstruction de statistique historique. La thèse de candidat qui sert de base pour la présente étude tâche de combler cette lacune dans les limites définies par les sources, notamment en ce qui concerne les propriétés de caractère censier. Nous avons utilisé les tableaux établis lors de l'émission de la patente relative aux censives ordonnée par Marie-Thérèse. Ces tableaux contiennent les données relatives aux censives de la Hongrie en sens plus étroite entre 1767 et 1774 d'une manière unique. On trouve les tableaux de censive de quelque 7600 communes de 44 comitats parmi les papiers Dep. Urbariale des Archives du Conseil de Lieutenance dans les Archives Nationales de Hongrie. D'après le cens à peu près contemporaine, il y avait 6,1 millions d'acres hongroises de censives sur ce territoire. Les tableaux connus en contiennent les 82%, environ 5 millions d'acres. Dans les tableaux, on trouvait 88% soit 456 mille foyers de censives de la totalité de 515 mille qui figurent dans le cens. Naturellement, d'après ce groupe de sources, nous ne pouvons pas attendre une reconstruction aussi précise que les almanachs de propriétaires de la période bourgeoise. Son plus grand défaut est que la superficie et la répartition des biens allodiaux n'y figurent pas. La collecte de documents dans les archives, et le dépouillement après la mise sur fiches des 7600 tableaux ont été exécutés à l'aide de l'informatique. La base de données électronique ainsi crée est accessible dans Társadalomtörténeti Adattár pour les autres chercheurs. Les données les plus importantes de la source traitées et analysées statistiquement du point de vue des caractéristiques principaux sont les suivantes. Dans les 7600 communes, 5800 propriétaires possédaient 21.000 domaines, un propriétaire était donc présent dans 3,6 communes en moyenne, et 2,8 seigneurs partageaient un village ordinaire. Les trois quarts des censives se trouvaient dans les mains de propriétaires privés nobles, le reste était partagé parmi le Trésor royal, le clergé catholique et les villes royales libres. Dans la Hongrie la plus "restreinte", une acre sur 10 appartenait au roi et une acre sur 6 à l'Eglise d'Etat. A peine une dixième partie, soit environ 5600 familles des quelque 57 000 avaient des censives et de la main-d'oeuvre. Mais même parmi eux, on trouve une polarisation extrême de la propriété. A l'intérieur des domaines de la noblesse, la prédominance des seigneurs de grands latifundiums a dépassé les estimations précédentes : duex acres sur trois se trouvaient à la main des 110 grands seigneurs qui représentaient les 2% des propriétaires. Il paraît que nous devons corriger dans l'autre sens même nos estimations prudentes concernant la noblesse "bene possessionata". Dans son groupe le plus fortuné (entre 1000 et 5000 acres) se trouvait environ trois cents, mais un tiers de ces personnes avaient même le titre de magnat. Il y avait à peu près autant de propriétaires moyens appelés de "vrais" qui avaient 500 à 1000 acres. Ce n'est qu'au seuil inférieur de la propriété moyenne que le chiffre s'aggrandit : deux tiers de la couche moyenne, qui ne dépassaintt sûrement pas deux milles personnes, avaient moins de 500 acres. La plupart (deux tiers) du dixième de la noblesse possédant quelque propriété "noble" cultivaient la conscience de l'appartenance aux privilégiés, ainsi qu'une cinquième faisait de même en "régnant" sur un ou deux "zsellérs". Nous avons montré en données dans combien de cas le statut social et la situation de fortune ne coïncidaient pas même aux sommets de la société féodale : magnat et grand propriétaire n'étaient pas des notions identiques si bien que le tiers seulement des propriétaires aristocrates appartenaient à ceux qui comptaient vraiment riches; l'autre tiers était au même niveau que les propriétaires moyens aisés, et les autres ne pouvaient compter que sur les revenus d'une plus petite propriété moyenne.