Századok – 1983

TANULMÁNYOK - Knapp Éva: Remete Szent Pál csodái 511

554 KNAPP ÉVA canonisation de Marguerite de la maison des Árpád et de Jean de Capistran, en relèvent aussi les enregistrements des miracles liés à la relique à Budaszentlô'rinc de saint Paul l’Ermite. C’est grâce à un des points du traité de paix de Turin à la fin de la guerre de quatre ans de Venise que le roi Louis le Grand acquit en 1381 cette relique du patron de l’ordre de saint Paul l’Ermite, unique ordre fondé en Hongrie. Après la déposition de la relique dans le monastère de cet ordre à Buda­­szentlôrinc, celui-ci est devenu un des plus important centres religieux non seulement de l’ordre mais aussi du pays entier. Ein dehors des nombreux privilèges accordés par l’Eglise au monastère et des donations laiques, un témoignage en est fourni par l’enregistrement des miracles produits par la relique. Les sources documentaires utilisées pour l’analyse révèlent différentes formes des traditions conservées dans la littérature des miracles. La plus importante des sources est l’oeuvre de Valentinus de Hungária (Bálint Hadnagy) intitulée Vita divi Pauli „.., parue à Venise en 1511, et qui compte, sur le plan européen aussi, parmi les premiers livres imprimés sur les miracles. Les autres sources médiévales et baroques remontent, en partie, à cette oeuvre, en partie à une de ses éditions précédentes, de 1507, aujourd’hui déjà introuvable, et en partie à la tradition orale et à d’autres annotations manuscrites, inconnues déjà de nos jours. L’analyse dans leur ensemble des six sources documentaires nées à différentes époques est motivée, en dehors des sujets reliés entre eux, par la possibilité qu’offre leur confrontation critique d’éclaircir les corrélations qui existent entre elles. D’autre part elles se complètent à plusieurs points et permettent ainsi une interprétation plus complète de bien des données. L’époque à laquelle se rapportent les descriptions s’étend de 1482 à 1505, quant aux données numériques, nous avons pu analyser en tout les données de 98 cas. L’étude commence par l’examen des caractéristiques de genre, de fond et de forme des descriptions de miracles. Les exigences du genre et le rôle attribué aux miracles imposent la nécessité de prouver l’authenticité ce qui, dans ces descriptions, se fait en général par la mise en relief des critères de l’authenticité et par la manière de rendre les choses. Dans ces textes il y a une grande richesse de formules différentes, servant à prouver les miracles, de formules typiques imprégnées au fil des narrations, et dans d’autres cas ce sont précisément les qualités individuelles du style, évitant les formules générales, qui produisent une plus grande fidélité à la vie réelle. La partie la plus passionnante de ces decriptions est constituée par les détails qui évoquent les causes des voeux; on y rencontre les maladies les plus diverses, les dangers de la vie quotidienne, captivité etc, et les miracles fournissent en outre un grand nombre de précieuses données concernant l’histoire culturelle. Une attention particulière est accordée aux circonstances dans lesquelles se font le pèlerinage au lieu saint, l’appel au secours du saint sous la protection duquel on se met, et le voeu. Les descriptions fournissent d’amples renseignements relatifs au délai et à la manière d’accomplir le voeu, au déroulement des pèlerinages. Elles reflètent bien les coutumes variées liées au pèlerinage et les rites de l’accomplissement des voeux. Les notes sur les circonstances de la guérison éclaircissent d’une part l’état du malade avant et après sa guérison, et de l’autre offrent la possibilité d’avoir une idée des conceptions répandues sur la rôle qu’avait joué dans la guérison le saint invoqué. Après la phénoménologie du culte, l’étude contient une tentative, dans le cadre de l’approche herméneutique, d’esquisser la diffusion dans le temps et dans l’espace de la vénération des reliques. Pour déterminer la géographie du culte, la sphère d’attirance du lieu de pèlerinage, c’est le lieu d’origine des pèlerins qui sert de base. Sur la carte géographique établie ainsi il est remarquable que Budaszentlôrinc avait des relations étendues sur le pays entier. On y voit en outre que dans presque la moitié des cas, notés avec la lieu d’origine des déposants, les pèlerins étaient venus de villes qui, étant des centres de marché, jouaient un rôle d’intermède vers les localités moindres des environs, concernant la célébrité de la relique. D’un autre côté, la confrontation de la carte géographique des monastères de cet ordre d’avant 1526 et de la répartition selon les régions des pèlerins révèle que la sphère d’attrait et la fonction d’intermède de ces monastères avaient joué un rôle absolument déterminant dans l’évolution des relations. L’examen de la situation sociale et du lieu d’origine des pèlerins montre que les pèlerins reflètent en général bien la composition sociale de l’endroit en question. A ce propos il fallait évidemment tenir compte du facteur subjectif, notamment que tous les pèlerins n’avaient pas la même motivation pour raconter ce quil s’était passé, et ainsi les renseignements ne permettent que d’une façon limitée d’établir la composition sociale en général

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