Századok – 1982

Tanulmányok - Engel Pál: Honor; vár; ispánság. Tanulmányok az Anjou-királyság kormányzati rendszeréről 880/V

922 ENGEL PÁL Pál Engel HONOR, CASTRUM, COMITATUS Études sur le système gouvernemental du Royaume des Anjou (Résumé) Le problème du féodalisme occupe depuis longtemps les recherches médiévales en Hongrie. 11 peut être résumé comme suit: y avait-il dans la Hongrie médiévale des institutions qui puissent être mises en parallèle avec celles du féodalisme occidental, et si oui, quelles étaient-elles? Les chercheurs avaient surtout tendance à trouver dans l'institution de la familiaritas, découverte en 1912 par Gyula Szekfű, la manifestation hongroise la plus caractéristique du féodalisme. L'analogie était fondée sur le fait que les rapports entre le dominus et le familiaris engagé à son service rappelaient les rapports, carac­téristiques du féodalisme, entre seigneur et vassal. L'analogie est cependant infirmée par le fait que le familiaris hongrois ne s'engagea à des services que pour sa propre personne. S'il avait une propriété, celle-ci est restée sa possession héritée, indépendante du seigneur à tous les égards. Dans une brève étude (Honor, in Történelmi Szemle, 1981, 1-19) l'auteur affirme que jusqu'au XVe siècle il y avait en Hongrie une institution, inconnue jusqu'ici, qui a des analogies proches avec le féodalisme: le fief relevant de la fonction accomplie, le honor. Dans sa présente étude il développe cette idée et se sert de sources documentaires du 14e siècle pour la démontrer. Au 14e siècle ces fielfs comprenaient les domaines royaux, en premier lieu ceux des châteaux­forts. Au temps des Anjous environ la moitié des châteaux-forts du pays (150 domaines) appartenait au roi. Selon les recherches faites jusqu'ici ceux-ci avaient pour la couronne une importance surtout économique; ils formaient le centre des domaines privés du roi et leur revenu était perçu pour lui par le capitaine (castellanus). Le système des châteaux-forts était donc, en principe, une institution indépen­dante des comitats, unités territoriales "administratives" du pays, à la tête desquels se trouvaient les cornes remplissant des fonctions de droit public, avant tout judiciaires, et qui étaient nommé égale­ment par le souverain. Face à cette conception traiditionnelle, l'auteur tente de démontrer que les châteaux-forts royaux avaient une importance avant tout politique. Ils n'étaient pas régis en général par des capitaines (castellani), mais par par les plus hauts dignitaitaires du pays, les barons qui possédaient les comitatus sous forme de fonction d'honneur (honor)et obtenaient en même temps en don les châteaux-forts royaux des comitats „pour la durée de l'agrément" du roi (durante beneplacito): c'est-à-dire pour le temps de l'exercice de leur fonction. Us n'en fournissaient pas au trésor les revenus, mais s'en servaient. Par conséquent les barons - le palatin, le grand justicier, le voevode, les chefs de banats et les chefs des plus importants comitats - gouvernaient tel ou tel territoire du pays, y exerçaient la juridiction et avaient l'usufruit des domaines royaux qui s'y trouvaient. En général, les barons séjournaient à la cour ou remplissaient des missions politiques, ils ne régissaient pas personnellement leurs „honors", mais à l'aide des membres de leur famille ou de leurs commensaux (familiares). Les frères du baron étaient propriétaires associés des "honors", tandis que les commensaux recevaient probablement une part ces revenus du "honor". En dehors des grands "fiefs" étendus sur différentes provinces (Transylvanie, Slavonie), ou plusieurs comitats, il y en avaient de plus petits aussi comprenant un château-fort royal. Une petite partie des châteaux-forts royaux était enfin domaine privé de la famille royale, soumis en général à a reine. Le système politique de la Hongrie du 14e siècle a donc des analogies avec l'organisation politique antérieure de l'Europe Occidentale, et sa terminologie a des parallélismes avec celle des institutions féodales normandes et catalanes. Toutefois, ce système n'a pas donné naissance à une structure féodale, car le concept du fief héréditaire ne pouvait pas s'introduire dans le droit hongrois de propriété. Selon les conceptions occidentales, la noblesse possédait ses biens selon le droit allodial, et quand les rois Sigismond et Albert (1387-1439) faisaient don de la majeure partie des châteaux­forts royaux à titre de droit succesoral, ceux-ci passaient en propriété de leurs fidèles sous forme d'alleu.

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