Századok – 1982
Tanulmányok - Bálint Csanád: Az európai dirhem-forgalom néhány kérdése 3/I
32 BÁLINT CSANÁD critique détaillée de la théorie dont les tenants découvrent dans les trouvailles de dirhams en Europe orientale un témoignage de la circulation monétaire des Slaves orientaux. C'est que de nombreuses considérations y contredisent. Il est même à remarquer que dans toute l'Europe les monnaies enfouies en masse se font rares, voire disparaissent, aux endroits et aux périodes où les marchés sont très intenses. Selon l'auteur, au haut moyen-âge les enfouissements en masse de trésors en Europe orientale et septentrionale ne sont pas rattachés exclusivement au dirham, en substance ils sont liés à l'argent en tant que métal précieux. Des sources, des analyses de métaux il ressort que l'immense demande en dirham visait à couvrir les besoins en matière première de l'orfèvrerie et de la frappe d'argent locales. Mais que signifie cet enfouissement en quantité? Selon l'auteur c'est le signe d'un commerce intérieur stagnant. Nombreux habitants de l'Europe orientale et septentrionale avaient un accès facile, sans changer leur mode de vie naturel, à une grande quantité d'argent (dirham ou autres monnaies), mais sans pouvoir (ou vouloir) en acheter des marchandises leur apportant des changements économiques, et sans- pouvoir investir le métal précieux. Dans ces conditions, le dirham ne devait représenter davantage que matière première en argent, ou comme décor en soi, et par là contribuait à l'épanouissement en bond au haut moyen âge de l'orfèvrerie en Europe orientale et septentrionale. Dans de telles conditions de la vie économique il n'est pas étonnant de voir naître des obligations, prescrites par les croyances, d'enfouir les métaux précieux, les bijoux. Seule la mise en place des conditions féodales des marchandises et du marché pouvait apporter des changements dans le traitement des métaux précieux comme capital mort.