Századok – 1973

Tanulmányok - Szabolcs Ottó lásd Berend T. Iván - Székely György: Németország változásai Cranach életútján 303/II

328 SZÉKELY GYÖltGY et des deux Massys, et il y cherche en même temps le reflet des relations conjugales vici­euses issues des corporations, en attachant les grandes différences d'âge représentées par l'artiste aux problèmes démographiques de Vienne, Nuremberg, Wittenberg. A propos du tableau d'autel de Schneeberg et du portrait des parents de Luther l'auteur donne l'analyse de l'industrie minière et du rôle socio-économique des mineurs. Le rapport de Cranach et de l'humanisme est analysé à travers son voyage à Vienne et ses oeuvres (Le couple Cuspinianus, le couple Reuß) le tableau d'autel Catherine (Schurff) et les portraits de Scheurl et de Schöner. Ensuite vient l'analyse des rapports entre Cranach et la Réforme. Bien que la famille et l'atelier de Cranach aient été les peintres typiques de la Réforme, ce fait ne doit pas être considéré dans un sens exclusif. La relation de Cranach envers l'attitude mécénaire du prince-archevêque Albrecht le prouve bien. L'auteur présente le chemin artistique de Cranach menant vers la Réforme. (Le Heiligtumsbuch évoquant l'inventaire de l'Eglise riche; la Crucifixion, la Fuite en Egypte et les variantes de la Vierge avec Venfant qui désignent la nouvelle place de l'homme dans la peinture ecclésiastique.) Le refoulement des trafiquants de l'église, le Sermon de Saint Jean le Baptiste annoncent déjà la Réforme. Il a fait au service de la Réforme sa série de gravure sur bois iLe Christe et VAntichristen et les illustrations des Bibles suédoise, danoise et de Luther. A cette occasion, l'auteur résume les antécédents de la traduction luthérienne de la Bible (1466 — 1522) puis le détachement de Luther de la traduction des anabaptistes. Il suit les circon­stances et les tournures historiques des représentations de Luther et des scènes de la vie do Luther car cela reflète en même temps l'opposition de la Réforme luthérienne à la Réforme radicale bourgeoise et plébéienne. Cranach a peint les portraits des collaborateurs de Luther aussi, ceux de Spalatin, Bugenhagen, Melanchthon qui suivaient un chemin plus ou moins autonome. Mais en même temps le caractère de la Réforme est déterminé par les princes aussi. L'étude analyse la constitution et le caractère de l'organisation ecclésiastique de Luther de même que ses limites politiques et ses possibilités culturelles. Par là il aboutit à l'activité de Cranach peintre de la cour à la période la plus hasardée de sa carrière, à cause de la structure dynastique partagée de la Saxe. La série des portraits des princes Frédéric le Sage, Jean le Persévérant, Jean-Frédéric le Magnanime, présente une bonne occasion à l'analyse de leur politique comportant une continuité mais aussi des différen­ces; en faisant entrevoir en même temps les contradictions de l'avancement de la Réforme en Saxe. Ce sont la lutte intérieure des princes saxons, le conflit entre Г empereur et les Etats protestants qui mènent à l'échec de Jean Frédéric, à la rencontre de Charles V et Cranach, à la prison volontaire de l'artiste. Pourtant Cranach travaillait pour les princes saxons rivaux et les seigneurs de Brandenbourg aussi; il a satisfait aux exigences artis­tiques d'un milieu princier qui du point de vue politique et religieuse lui était étranger. L'art de Cranach reflète aussi les décalages sociaux et les changements profonds de l'épo­que (apothéose et satire de la chevalerie, apparition du Landsknecht, des chasseurs sei­gneuriaux et des rabatteurs paysans); les relations agraires se sont modifiées défavorable­ment pour les paysans, l'expansion des droits de chasse princiers avait des conséquences toujours plus graves dans la vie des paysans. Il n'y avait donc pratiquement aucun élé­ment des changements sociaux et politiques de l'Allemagne qui n'aient été reflétés par l'oeu­vre riche de Cranach â l'aide des vertus bourgeoises du travail rapide et de la clair­voyance.

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