Századok – 1968

Tanulmányok - Dolmányos István: A „Lex Apponyi” 484

A „LEX APPONYI" 535 Tout en accentuant le rôle primordial qui revint sous ce rapport aux mouvements des nationalités, parmi les raisons directes qui se trouvaient à l'origine du dépôt des lois portant sur les écoles, l'auteur de l'étude ne manque pas d'attribuer un rôle au mouve­ment démocratique des instituteurs de Hongrie. Il soumet à l'analyse la question de savoir pourquoi — en tant que solution de fortune — le slogan de la nécessité du contrôle des écoles communales et confessionnelles avança dans la pratique au premier plan de la politique suivie par le gouvernement. L'étude de l'article XXVI de la loi 1907 touchant les instituteurs libres et de l'article XXVII de la même loi portant sur le règlement des conditions juridiques des écoles primaires, ainsi que l'examen de l'article XLVI de la loi 1908 se référant à la gra­tuité de l'enseignement dans ces mêmes écoles permettent à l'auteur de conclure que ces lois, constituant une étroite unité, soumirent au contrôle de l'État hongrois les plusieurs centaines d'écoles relevant de la compétence des entreteneurs nationalitaires. La majorité de ceux-ci se vit imposer des allocations forcées (et des conditions d'enseignement définies qui s'ensuivirent), alors que les décisions d'autre nature de ces lois prétendaient opposer une barrière à l'enseignement fait dans un esprit national et en langue maternelle. Quant à la résistance à attendre à l'égard des décisions visant à l'assimilation le gouvernement entendait la désarmer en ayant recours à une majoration obligatoire des traitements des instituteurs et en leur accordant en sus de notables concessions d'ordre matériel. Passant à l'examen de l'accueil de la Lex Apponyi l'auteur arrive à constater que la Cour de Vienne n'omit pas de saisir cette occasion afin d'exciter les antagonismes existant entre les nationalités du pays. Encore que mécontent François Joseph n'entre­prit aucune démarche sérieuse pour anéantir l'action d'Apponyi. C'étaient les Roumains qui s'opposèrent le plus énergiquement au dessein des projets de loi. L'opposition des Slo­vaques ne disposant pas d'une Église nationale s'affirma être relativement moins vive. Compte tenu de son efficacité le mouvement protestataire des Serbes constitua une soit­disant transition entre les actions des Roumains et celles des Slovaques. Étant donné que les politiciens roumains, comparés à ceux des autres nationalités, firent plus d'une fois preuve de leur loyauté à l'égard des Habsbourg, le Serbe Tomié et ses adeptes surent coordonner la critique de la Lex Apponyi avec leur attitude anti-habsbourgeoise et avec la reconnaissance des exigences nationales légitimes des Hongrois. Cependant la politique de la gentry hongroise finit par repousser son unique ami. Parmi les groupements politiques de Hongrie c'était le parti social-démocrate dont les nationalités se considéraient être le plus approchés. Encore que ne s'étant pas opposé énergiquement à la politique nationalitaire du gouvernement et ayant fait de notables concessions au nationalisme hongrois ce parti restait à l'écart de la campagne provocatrice des ehauvinistes et ne manquait pas par occasion de dénoncer l'oppression des nationalités. L'étude cherche à récapituler les données lui fournies par les enquêtes discipli­naires intentées aux instituteurs des nationalités et évaluer les conclusions nocives décou­lant de ces lois. Son auteur n'omet pas d'attirer l'attention aux divergentes conditions locales où s'effectua l'exécution de la loi (par exemple à l'opposition particulièrement efficace connue dans les territoires habités par les Roumains). Pour terminer l'auteur soumet à l'analyse l'évolution numérique des écoles des nationalités et arrive à affirmer, qu'ayant sans doute conduit à une régression sous ce rapport, la Lex Apponyi ne put en dernière analyse liquider — en raison de l'opposition des nationalités et grâce à d'au­tres facteur y jouant — l'effectif de base de ces mêmes écoles. La loi de caractère chau­viniste qui devint à juste titre le symbole des essais d'assimilation entrepris par les moyens rentrant dans les attributions de la politique scolaire devait nécessairement essuyer un échec.

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