Századok – 1968
Tanulmányok - Baksay Zoltán: A csepeli munkásság harca Magyarország függetlenségéért. 1939–1944. 991
A CSEPELI -MUNKÁSSÁG HARCA MAGYARORSZÁG FÜGGETLENSÉGÉÉRT 1025 7J. Balcsay: La lutte des ouvriers de Csepel pour l'indépendance du pays 1939—1944 Résumé Après le commencement de la seconde guerre mondiale et l'entrée en guerre du pays, le développement de l'industrie hongroise revêtait un caractère exclusivement militaire. Les plus grosses usines sont devenues les centres de la production de guerre et notamment les usines Manfréd Weiss de Csepel, qui marchaient en tête de la fabrication de munitions et jouaient aussi un rôle de premier plan dans la fabrication de nombreux autres produits de l'industrie de guerre. De mars 1938 à la fin de 1941, les fonds investis dans la seule fabrique de munitions de l'usine s'élevaient à 44—45 millions de pengős, tandis qu'une somme de 95 millions de pengős était investie pour augmenter la capacité de fabrication d'avions. A la suite de ces investissements importants, l'effectif ouvrier a augmenté entre 1940 et 1943 de 35%, à 32,192 personnes. La cessation du chômage a amélioré la situation des ouvriers de Csepel, en augmentant le nombre des membres travailleurs de chaque famille. Cependant, malgré l'accroissement notable de la valeur nominale de leur salaire, le salaire réel des ouvriers de Csepel n'accusait qu'une augmentation minime, en raison de la hausse du prix des articles de première nécessité. En 1943, les salaires des ouvriers de Csepel ne couvraient que 76% des frais de subsistance. L'insuffisance du ravitaillement publie, le marché noir et la crise du logement ont fortement abaissé le niveau de vie des ouvriers. L'existence de ceux-ei se trouvait, de plus, empoisonnée par le despotisme de l'armée, l'augmentation des horaires et du rythme du travail, la multiplication des peines et amendes et l'accroissement du nombre des accidents du travail. La mobilisation à la guerre et la sauvegarde de la production de guerre sont devenues les mots d'ordre de la politique anti-ouvrière des organisations de droite, qui n'hésitaient pas à déclencher une vaste campagne de démagogie pour pouvoir réaliser leurs buts. Les ouvriers syndiquées et sociaux-démocrates de Csepel étaient dès le début contre la guerre et déployaient à Csepel et à ses environs un travail d'organisation et d'agitation de grande envergure. Les communistes de Csepel ont considéré comme leur tâche principale la cessation de la guerre poursuivie contre l'Union Soviétique et la création d'une Hongrie démocratique indépendante. Ensemble avec les autres ouvriers de gauche, ils ont répandu la foi dans la victoire de l'Union Soviétique, ont redoublé leur travail d'organisation parmi les jeunes et agité contre la guerre, pendant qu'on faisait la queue devant les magasins. L'organisation du mouvement communiste de Csepel s'est également renforcée à cette époque. C'est à la Tuyauterie de Csepel qu'éclata la grève la plus puissante et la plus grosse de conséquences des années de guerre, avec la participation de 5000 ouvriers. Après l'accès au pouvoir des croix-fléchées, les ouvriers de gauche de Csepel, communistes, sociaux-démocrates et partisans de Demény, ont formé des groupes de résistance. La direction du mouvement de résitance a été assurée par un «Comité des 13» constitué à Csepel, qui comptait aussi des sociaux-démocrates parmi ses membres. Au sein de ce comité présidé par József Kalamár s'affirmait nettement la direction des communistes. Les membres du groupe, qui se procuraient des armes dans les abris du quartier de Kőbánya, ont délivré un groupe de prisonniers de guerre soviétiques de treize membres qui travaillaient dans ce quartier; ils sabotaient en outre la production de guerre. A la fin de 1944, les combats se poursuivaient au voisinage de Csepel. Grâce à l'action du Comité des 13, des unités entières se débandaient au front. Ils ont aussi coupé les câbles téléphoniques du front et perturbé le ravitaillement de l'armée. Les croix-fléchées ont décidé d'évacuer Csepel, dont les habitants ont organisé de puissantes manifestations de masse et défendaient leurs foyers par les armes. Ils ont pu empêcher ainsi l'évacuation, en donnant un bel exemple au pays tout entier.