Századok – 1967

Tanulmányok - Szekeres József: Az 1940. évi általános bányászsztrájk története 82

136 SZEKERES JÓZSEF muette sur cette action de grande envergure, où les (nazis hongrois), les croix fléchées, sont à leur tour eux aussi intervenus. L'étude cherche à démontrer que la grève éclatée en automne 1940 ne saurait être considérée comme une action des croix fléchées fascistes, mais constitua, malgré son aspect contradictoire, la partie intégrante de la lutte de classe menée par le prolétariat hongrois pour l'existence et la liberté. Les propriétaires des mines ne cessaient en effet d'insister sur les traits d'ordre politique de cette même grève, attitude adoptée dans le but de décliner toute responsabilité pour avoir plonger les mineurs — en ayant recours aux lois d'exception et témoignant d'une avidité de profit — dans une situation insuppor­table. Les mineurs ne savaient que trop ce qui les attendait au cas où ils déposaient les pics et quittaient les puits. C'était leur situation insupportable qui les incitait à recourir à cette mesure ne voyant pas que le parti des croix fléchées prétendait utiliser leur lutte afin de réaliser ses projets de putch. En dépit d'une simultanéité transitoire accusée par les deux processus l'étude n'omet pas de mettre une césure nette entre le mouvement de grève dont la maturation fut due à la misère et à la subordination militaire des mineurs et de leurs familles et le projet secret des croix fléchées visant à l'exécution d'un coup d'État. Selon les statistiques officielles, de 36 exploitations charbonnières appartenant à 16 sociétés minières, le nombre des ouvriers ayant pris part à la grève éclatée à l'échelon national se chiffrait par 31 219 têtes, auxquels vinrent se joindre des ouvriers occupés dans les entreprises attachées aux mines. Ainsi les rapports des organes militaires évalu­èrent ce chiffre au total à 62 000. Par suite de la grève des mineurs 40 000 waggons de charbon venaient en déduction ce qui n'était pas sans affecter l'économie du pays. L'arrêt de travail initié par les mineurs du puits Frigyes situé à Salgótarján fut rapidement suivi par tous les mineurs du bassin charbonnier de Nógrád. N'ayant pas tenu compte de l'effet défavorable que l'exercice 1940 avait sur l'approvisionnement des mineurs le gouvernement — au lieu de recourir à un examen approfondi des raisons ayant provoqué la grève — détache des troupes à la garde des régions minières en déclarant que les mines, étant des entreprises militaires, les mineurs n'avaient aucun droit à entrer en grève. Les chefs militaires se virent sommés d'arrêter et de traduire devant le tribunal martial tous les mineurs qui se refusaient à reprendre le travail. Malgré des arrestations frappant près de 800 ouvriers on ne réussit pas à réprimer la grève à Salgótarján et lorsque le gouvernement se montra enfin disposé à suggérer aux propriétaires de mines l'accord de certaines concessions le parti des croix fléchées parvint à faire arrêter le travail dans les régions minières les plus importantes. Les succès de guerre accusés en 1940 par les fascistes allemands et l'occupation de la Roumanie autorisèrent le parti des croix fléchées à croire que ce serait le tour de l'occupa­tion allemande de la Hongrie, ce qu'il entendaient accélérer à tout prix afin d'accéder au pouvoir. D'une part en raison de l'action entreprise par le parti des croix fléchées et d'autre part sous l'effet de leur situation insupportable les ouvriers des bassins charbonniers de Tata, de Dorog, de Pécs et de Borsod se mirent le 13 octobre, les uns après les autres, à arrêter le travail. A eux vinrent se joindre les ouvriers des mines de la Transdanubie et ceux embauchés dans les usines qui y appartenaient. La grève atteignit son point culmi­nant après le 20 octobre et accusa — parallèlement à la retraite spectaculaire des croix fléchées — une régression après le 26 du même mois pour s'achever par une grève de faim commencée le 31 octobre et ayant duré presque 90 heures. Afin de réprimer la grève et freiner les aspirations des croix fléchées visant à la prise du pouvoir le gouvernement détacha de considérables forces armées à la garde des mines, forces qui agirent d'une manière extrêmement brutale contre les grévistes et leurs familles. Sous l'effet de la grève et dans le but de détacher les mineurs du parti des croix fléchées le gouvernement se décida enfin à désarmer le mouvement de masse en ayant recours à des concessions plus notables. Outre une majoration de salaire de 20—30% revenant aux catégories inféri­eures on réglementa l'approvisionnement en produits industriels et en vivres des mineurs et allégea la subordination militaire de ceux-ci, ce qui ne fit que témoigner de ce que la grève n'était pas sans enregistrer du succès au point de vue des ouvriers. N'ayant pas réussi à faire entrer en grève des catégories de travailleurs autre que celle des mineurs et ses projets visant à provoquer du desordre voués à l'échec le parti des croix fléchées fonda tous ses espoirs sur l'aide allemande. Cependant non seulement que les assises intérieures des croix fléchées s'affirmèrent insuffisantes à ce temps, mais l'aide extérieure leur manquait également. Au moment donné les Allemands évaluaient la situation comme étant de nature à pouvoir obtenir des classes dirigeantes historiques

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