Századok – 1965
Tanulmányok - Pándi Ilona: A magyar „középosztály” kérdéséhez 132
A MAGYAR „KÖZÉPOSZTÁLY" KÉRDÉSÉIIEZ 151 I. Pándi: Contributions à la question de la «classe moyenne« hongroise Résumé Quant à la création de la base du régime contre-révolutionnaire en Hongrie un important rôle revint au cours des années 20 aux couches appelées par un nom collectif «la classe moyenne». Rattachées au régime par l'idée de l'appartenance à une même classe et au même rang social ces couches se recrutèrent parmi des éléments socialement hétérogènes dont la situation matérielle accusait, elle ausçi, maintes divergences. Les idéologues do la contre-révolution s'efforcèrent de définir les critères de l'appartenance à la «classe moyenne» sans pourtant réussir de se placer à cet égard sur une plate-forme commune et en donner une réponse scientifiquement motivée. La diplôme d'école secondaire, des revenus moyens, une profession «distinguée» et enfin un aspect spirituel analogue étaient autant de traits communs qu'ils citèrent pour les caractériser. Compte tenu des couches occupées dans l'administration d'État, de celle des intellectuels, des officiers et des propriétaires moyens, y compris les personnes à charges, leur nombre s'éleva à environ 800.000 têtes. L'article soumet tour à tour à l'analyse les catégories «de la classe moyenne» cherchant les raisons qui veulent que ces couches deviennent les soutiens du régime contre-révolutionnaire. L'auteur s'occupe en premier lieu des fonctionnaires publics, catégorie la plus caractéristique à cet égard et n'omet pas de tenir compte de cet important rôle que la gentry, ayant revêtu dans les conditions spéciales de la Hongrie les particularités du régime de caste, avait à jouer dans l'appareil d'État. Cette couche n'était pas sans disposer d'une vaste autorité sociale dont les traditions négatives influèrent même sur les éléments petits-bourgeois, couche dont la prise de position accusa après l'échec des révolutions de nouveaux traits d'aspect fasciste. L'auteur de l'article ne manque pas de présenter des documents pour illustrer les conditions matérielles variant selon les différentes couches et démontrer les particularités divergentes qui en découlaient. Cependant leur éducation, leur état de dépendance, la crainte qu'elles éprouvaient à l'égard du chômage, leurs préjugés idéologiques et politiques finirent par les contraindre à adopter une position analogue. Une attitude oppositionnelle qu'elles adoptèrent au regard de la classe ouvrière définit nettement leur rôle, alors que leur nationalisme nourri par le traité de Trianon et l'illusion d'un rôle dirigeant agirent de manière de ne pas parvenir sauf une minorité restreinte, à une prise de position progressive servant les intérêts de la nation.