Diaconescu, Marius (szerk.): Nobilimea romanească din Transilvania (Satu Mare, 1997)

Ioan-Aurel Pop: Elita românească din Transilvania îj secolele XIII-XIV

leur a été impossible de continuer à vivre dans leurs pays, ils sont passés de l'autre côté des monts et ont poussé vers l'indépendance les nouvelles structures politiques constituées du sein de leur propre peuple. Suite à ces faits et évolutions, il était clair que l'élite des Roumains ne pouvait plus former un état, c'est-à-dire un groupement privilégié au nom ethnique, comme l'avaient fait ou étaient en train de le faire les Saxons, les Szeklers et les nobles. Un état était basé sur des privilèges globaux, or les Roumains, peuple assujetti et orthodoxe, n'avaient jamais reçu quelque chose de pareil. Les Roumains ont profondément ressenti le besoin d'avoir un état (Ordre) au nom ethnique ("nation"), car c'était la règle en Transylvanie, mais on ne leur a pas permis de suivre cette voie. L'élite des Roumains - admise tacitement pour un certain temps en tant que composante d'État (à côté des nobles, des Saxons et des Szeklers) - était formée de knèzes propriétaires de terres, mais sans acte de donation (vu le fait que la terre était détenue en vertu du droit coutumier et non du droit royal) et non catholiques. La sortie de l'impasse semblait être l'obtention de diplômes et la conversion au catholicisme, mais ces buts n'étaient pas facile à réaliser et n'étaient pas voulus par tous (surtout le renoncement à l'orthodoxie). D'autre part, ceux qui réussissaient à entrer sur le trajectoire de l'ennoblissement (et, éventuellement, de la conversion au catholicisme) ne fonctionnaient plus comme élite au nom des Roumains, mais passaient à l'état nobiliaire. Vu le fait que le groupe de knèzes nobles a été assez grand et qu'il a contribué de façon importante à la défense de la patrie contre les Turcs, ainsi qu'à d'autres événements du XVe siècle on a parlé pour un certain temps en Transylvanie d'un segment spécial de la noblesse appelé roumain (nobiles Valachi), mais il n'a jamais pu former un état distinct (comme élite politique). Les Roumains sont practiquement restés sans élite globale reconnue au Moyen Age comme état (nation). Cependant leur élite locale, non reconnue officielement et non acceptée dans les assemblées des états, a été formée du clergé orthodoxe (il y avait des prêtres-knèzes aussi) et des petits knèzes (voivodes), la plupart ennoblis mais sans pouvoir économique. La conversion au catholicisme aurait pu constituer une tentation, mais ses buts d'uniformiser, niveler et annihiler l'identité, linguistique y comprise - fait évident dans les sources conservées de l'époque de Louis 1er n'étaient pas à même d'attirer les Roumains. 61

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