Habersack, Sabine - Puşcaş, Vasile - Ciubotă, Viorel (szerk.): Democraţia in Europa centrală şi de Sud-Est - Aspiraţie şi realitate (Secolele XIX-XX) (Satu Mare, 2001)

Matei Cazacu: La tentation autoritaire D'alexandre I. Cuza (1863-1865) et la dérive totalitaire de Calor II (1938-1940). Une possible filiation idéologique?

Matei Cazacu connue pour qu'il soit encore nécessaire d'insister plus longuement là­­dessus. Le thème de ma communication est une invitation à la réflexion sur deux moments significatifs du règne de deux personnalités en apparence très différentes : il s'agit des deux dernières années du règne d'Alexandre I. Cuza et de Carol II. Ces périodes sont marquées par le recours à un "coup d'Etat" (dans le cas de Cuza) ou à la "dictature royale" de Carol II, par la prise en main directe des rênes du pouvoir et par l'instauration d'un régime autoritaire. Dans les deux cas, la justification avancée par les intéressés a été la nécessité de réaliser les réformes fondamentales par-dessus la tête et en dépit de la résistance des partis politiques et du parlement : la réforme agraire dans le cas de Cuza, la création d'une industrie nationale lourde et d’armement, pour Carol II. J'ai dit que Cuza et Carol II étaient des personnalités en apparence très différentes. En apparence, seulement, car une analyse plus attentive permet de constater un nombre troublant de similitudes entre les deux monarques : ainsi, tous les deux montent sur le trône après deux-trois ans de "transition" : 1856-1858 (période des caïmacams et des Divans ad-hoc) pour le premier, et 1927-1930 (la Régence pendant la minorité de Michel 1er), pour le second ; tous les deux sont confrontés aux luttes des partis politiques et s'efforcent de gouverner par-dessus les partis et réaliser l'unité nationale autour du trône ; tous les deux ont été accusés de régner entourés par une camarille royale dirigée, dans le cas de Cuza, par César Librecht, le toutpuissant directeur-général des Postes et du Télégraphe4, et par Emest Urdàreanu, le maréchal du Palais, dans le cas de Carol II. Tous les deux ont également prêté le flanc à des accusations d'immoralité comme aucun autre souverain roumain dans leur vie privée, et d'avoir permis à leurs maîtresses respectives de s'afficher et de se mêler de la vie politique - moins pour Marie Obrenovici, dans le cas de Cuza, bien davantage en ce qui concerne Elena (Magda) Lupescu dans le cas de Carol II. Précisons toutefois que Cuza était plus "coupable" que Carol, dans la mesure où il était toujours marié à Elena Rosetti (Elena Doamna) qui a poussé l'abnégation jusqu'à adopter les deux fils que son mari avait eu de sa liaison avec Marie Obrenovici ; alors que Carol II avait divorcé de la princesse Hélène de Grèce en 1928 et se trouvait par conséquent libre de faire ce que bon lui plaisait dans sa vie privée. 4 Voir pour lui C. C. Giurescu, Viata si opera lui Cuza Vodă. 2e éd., Bucarest, 1970, p. 365 et suiv. 58

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