Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

72 Emmanuel C. Antoche chute de Giurgiu, l’expédition continua sa route en passant par Rusciuk, forteresse abandonnée et incendiée par les Ottomans170. Le 12 septembre, les croisés arrivérent devant Nicopolis, lieu de rendez­vous avec les troupes de Jean Hunyadi: “Ladite viile de Nycopoly est longue et estroite, seant en montagne, â ung fort chastel dessus; et, â deux costez de la ville, y a deux grans pans de murs, en descendant dudit chastel jusques â la riviere. Lesquelz murs sont bien gamis de grosses tours rendes. Et n’y avoit que une grande pallissade de bois en la riviere, qui állóit de l’un pan de mur jusques â l’autre. Et, la, il y avoit VI gallees que galliottes, que les Turcqz avoient effonsees en l’eaue joignant la pallissade: si ne veoit-on que les pupes dehors. Et, en ceste nuitié que les gallees furent arrivees devant Nicopoly, le seigneur de la Vallaquye fist scavoir au cardinal et au seigneur de Wavrin que les nobles hongrois venoient â grant puissance, qui estoient â moins de deux joumees prez de lâ.”171 Le lendemain matin, le siége de la forteresse commenga de plus belle sous les yeux de Wavrin et d’un vieillard noble valaque de quatre-vingts ans, “le gouvemeur du filz de la Vallaquye”, Mircea II, qui lui montra le lieu de la bataille de 1396 et lui raconta l’histoire de la défaite chrétienne: “II y a maintenant L ans, ou environ, que le roy de Hongrye et le due Jehan de Bourguoigne estoient â siege devant ceste ville de Nycopoly que veez lâ, et â moins de trois lieues d’yey est le lieu oil fut la battaille. Se vous poviés lever le chief, et venir â ceste fenestre, je vous moustreroie le lieu, et comme le siege estoit.” Et lors ledit seigneur de Wavrin, envollepé en une robe de nuit, se fist porter â la frenestrelle. Si iuy dist le gouvemeur: “Veez lâ ou le roy de Hongrye et Ies Hongres se tenoient. Lâ estoit le connestable de France, et lâ se tenoit le duc Jehan”, qui estoit contre une grosse tour ronde, laquele, comme il disoit, ledit duc Jehan avoit fait miner: sy estoit toute estagié pour y bouter le feu, le jour que nouvelles vindrent de la battaille. Disant, oultre que lors estoit serviteur au seigneur de Coucy, qui tousjours voullentiers retenoit vers lui les gentilz compaignons vallaques qui scavoient les aguez du pays de Turquye. Et prisoit ledit gouvemeur grandement le seigneur de Coucy; lequel, comme il lui dist, avoit, le jour devant la bataille, rué jus bien VI"1 Turcqz qui estoient venus en intención de sourprendre les fourrageurs crestiens. Et, pour habregier, il conta au seigneur de Wavrin toute la maniere de la bataille, et comment il fut prisonnier aux Turcqz, vendu esclave aus Genevois, oü il avoit aprins le languaige qu’il parloit. Sy veoit et oioit voullentiers le seigneur de Wavrin ce que ledit gouvemeur lui moustroit et disoit. Et, endementiers que le Vallaque parloit â luy, il entendy ceulz des gallees qui cryoient: “Veez cy les Hongres quy viennent”172. Quelques heures plus tard, Wavrin regut la visite de Jean Hunyadi “tout armé de plain hamas, â la mode de Hongrye; avecques lui messire Pietre Vaast. Et pour ce que son harnois estoit large par dessoubz, il ne polt entrer en la chambrette 170 Ibidem, p. 127-128. 171 Ibidem, p. 134-136. 172 Ibidem, p. 137.

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