Drăgan, Ioan (szerk.): Mediaevalia Transilvanica 2000 (4. évfolyam, 1-2. szám)

Cruciada Târzie

Les expéditions de Nicopolis (1396) et de Varna (1444): une comparison 63 pourtant à la bataille de Grünwald (1410) et les seigneuries tatares nées de la désintégration de la Horde d’Or qui menaient souvent leurs expéditions dans les contrées lituaniennes et plus loin encore à l’intérieur du royaume non seulement pour des simples raisons de butin et pillage mais aussi pour contrecarrer l’expansion de la Pologne et de la Lituanie en direction de le mer Noire112. Pendant l’été de 1443 lors des préparatifs militaires en vue de la longue campagne, malgré les efforts du roi, le secours que lui apporta l’Etat polonais n’eut pas de caractère officiel et consista en détachements composés de volontaires131, chevaliers et mercenaires inclus. Même situation en 1444, “la Pologne déjà mécontente de l’expédition, lui était décidément hostile, et cette hostilité devait finalement agir sur l’état d’esprit de la Hongrie”134. D’ailleurs la diète de Piotrkôw avait manifesté une certaine satisfaction, lorsque le roi lui avait envoyé un exemplaire du traité de Szeged, dont les clauses était tellement favorables au camp chrétien135. Cette trêve de dix ans demandée par le sultan allait amener la paix et le calme sur la frontière danubienne et en Europe orientale, tandis que Vladislav Jagellón libéré des obligations concernant la guerre contre les Turcs aurait pu ensuite regagner la Pologne. Lorsque après la ratification du traité le monarque changea brusquement d’avis quelques jours plus tard (le 4 août) en déclenchant une nouvelle guerre, son geste dont on évite encore de lui faire porter la responsabilité entière, provoqua un mécontentement général à travers le royaume. “La Pologne, sentant la nécessité de la présence de son roi au pays alors que tant d’affaires attendaient son retour, se prononçât contre l’expédition turque.”136 Cette atmosphère de malaise fut accentuée par la nouvelle du désastre de Varna et par la mort du monarque sur le champ de combat. Des rumeurs et des légendes étranges commencèrent d’ailleurs à circuler en Europe de Buda par Vienne ou les cités italiennes jusqu’à Dijon à la cour bourguignonne137. En Pologne le désarroi fut à son comble car non seulement Vladislav Jagellón perdit sa vie dans la bataille mais aussi le chancelier et le vice-chancelier du royaume, ainsi que de nombreux chevaliers illustres qui avaient accompagné leur monarque jusqu’à Varna et qui avaient assuré sa garde pendant la journée du 10 novembre 1444. Le 132 133 134 135 136 137 132 M. Cazacu, A propos de l'expansion polono-lituanienne au nord de la mer Noire aux XIVe-XV siècles: Czarnigrad, la “Cité Noire ” de l'embouchure du Dniestr, dans Passé lurco-tatar, présent soviétique. Etudes offertes à Alexandre Bennigsen, publiées par Ch. Lemercier-Quelquejay, G. Veinstein, S. E. Wimbush, Paris, TEHESS, 1986, p. 99-122. 133 Dabrowski, op. cit., p. 65. 134 Ibidem, p. 68. 135 Nous renvoyons à la nr. 7 de notre étude. 136 Dabrowski, loc. cit. 137 En 1445, plusieurs mois après la bataille, les Florentins écriront à Vladislav ''pour lui demander si les mauvaises nouvelles sur la défaite de son armée correspondaient à la réalité. C’est que les bruits les plus divers circulaient au sujet de la bataille mémorable”, Fr. Pali, Un moment décisif de l'histoire du sud-est européen, p. 118. Quant au sujet de Vladislav, le bruit qu’il “n’était pas mort à Varna a d’ailleurs persisté pendant des années et a donné naissance à la légende selon laquelle le jeune roi, plein de remords à cause de son parjure de Szeged pour lequel Dieu l’avait puni par la cruelle défaite, se serait fait ermite et, en gardant l’anonymat et suivant les chemins des pèlerins, il serait arrivé jusqu’en Espagne où il serait mort quelques dizaines d’années après”, Ibidem.

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