Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Ferenc Kerényi: Un poéme dramatique hongrois pour le théatre universel
UN POÈME DRAMATIQUE HONGROIS POUR LE THÉÂTRE UNIVERSEL (La tragédie de l’homme d’lmre Madách) Fait curieux, cette Tragédie de l’homme, l’oeuvre peutêtre la plus connue — traduite en 29 langues — de la littérature hongroise, fut composée en 1859—1860 dans un petit village perdu de la Hongrie historique. Le manoir des Madách n’était pas la seule demeure de la campagne hongroise où le seigneur, las des tracasseries quotidiennes de la gestion de son domaine, pouvait se retirer dans le calme d’une riche bibliothèque et des archives familiales plusieurs fois séculaires. Les origines de la famille Madách remontent au début du XIIIe siècle et on trouve, parmi les ancêtres, généraux, poètes et francs-maçons réputés. Imre Madách (1823-1864), le poète de la Tragédie, familiarisé dès sa plus jeune enfance à littérature, lit les auteurs hongrois et aussi des oeuvres écrites en allemand, français, latin et grec. Il n’a pas encore six ans lorsqu’il produit son premier „manuscrit”: un distique en français, composé à l’occasion de la fête de son père. En 1837, à quatorze ans seulement, il entreprend des études universitaires. C’est l’époque oû les figures les plus généreuses de la noblesse hongroise prennent la tête du mouvement libéral dont le but consiste à sortir la nation de son état d’arriération moyenâgeux et à lui faire combler le retard qu’elle avait accumulé par rapport à l’Europe occidentale de l’époque. Conscients, grâce à leurs études et à leur propre expérience, de la nécessité de progresser dans le sens de l’évolution de l’Histoire,les jeunes intellectuels de cette génération d’aristocrates, pour qui les barrières linguistiques n’existent pas, lisent avidement tout ce qui leur tombe sous la main: économistes anglais, philosophes français et allemands et, bien sûr, les auteurs de la littérature romantique, généreuse et triomphante. Ils s’enthousiasment devant toutes les idées nouvelles, comme Adam, le héros de la Tragédie, et cherchent à expérimenter les différentes formes de l’action raisonnée, de l’expression et de l’affirmation de la personnalité humaine. Im-7 I