Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)
Endre Gellér: Quelques problémes de mise en scene de la Tragédie de l'homme
Hé, famulus! Apporte-moi du vin Car je frissonne. Il est glacé, ce monde! A moi de l’enflammer! Voilà la tâche Qui seule peut, en cette époque lâche, M’arracher à la fange et m’éveiller! Et Kepler, réfugié dans le monde des astres et non à celui de la science qui, un instant plus tôt, lui paraissait le seul refuge devant la petitesse et la vilenie de l’époque, de s’écrier: „Vienne le temps qui fasse fondre enfin L’indifférence, la mollesse et, plein D’une force nouvelle, ait le courage De rejeter au néant des voiries Velléités, fadaises, vieilleries! Un temps qui juge, exhorte ou récompense Et, s’il le faut, sévèrement châtie. Un temps qui n’ait pas peur des grands moyens Ni de clamer le souverain vocable Jusqu’à présent banni. Dût-il, demain, Ce mot irrésistible, formidable, En dévalant la route du Destin Comme une avalanche, tout écraser Y compris celui qui l’aura lancé! Ah, je l’entends, le chant de l’avenir! Je l’ai trouvé, le mot prestigieux, Le talisman qui va te rajeunir, O, vieille terre engourdie sous les deux!” Kepler trouvera tout seul le grand idéal de liberté-égalitéfratemité et c’est malgré la volante de Lucifer qu’il aura fait le rêve de la révolution. La preuve en est fourni, par le texte même de Madách qui fait de Lucifer un simple figurant dans le tableau parisien. Il ne fait que surveiller le rêve de Kepler. Il se méfie de laisser Adam seul mais il n’a pas le moyen d’intervenir dans le cours de la révolution avec la même intensité que dans les tableaux précédents. C’est ainsi qu’il arrive, pour la première et aussi la 45