Bereczky Erzsébet (szerk.): Imre Madách: La Tragédie de l'Homme. Adaptation Française de Jean Rousselot. Précédée de Textes sur Diverses céreations de l'Oeuvre (Budapest, 1986)

Sándor Hevesi: La nouvelle Tragédie de l'homme

LA NOUVELLE TRAGÉDIE DE L’HOMME (Extraits) Voici maintenant plus de quarante ans que la Tragédie de l’homme a été pour la première fois créée au Théâtre National dans la mise en scène d’Ede Paulay et, depuis cette première, le mode de la représentation et le cadre scénique de cette oeuvre gigantesque n’ont pas subi de modifications notables. Quel était l’essentiel de la première réalisation de Paulay? Il s’agissait, pour lui, de présenter les tableaux de Madách, excepté celui de l’Espace, dans leur succession. Le prologue, situé au Ciel, n’était que le premier tableau de cette succession. Du reste, le Ciel ne devait plus réapparaître qu’à la fin du dernier tableau, grâce à une ouverture pratiquée dans le rideau du fond, pour permettre aux trois archanges de revenir pour terminer le drame. Les tableaux historiques, c’est-à-dire les visions du rêve, se succédaient avec des pauses assez longues et n’avaient aucune relation avec le Seigneur et le Ciel. La suite des tableaux du rêve devait nécessairement constituer un panorama historique dont la curiosité pittoresque cachait totalement le fait fondamental, c’est-à-dire la lutte de Lucifer contre Dieu pour la possession de l’homme. Cette dichotomie me préoccupait pendant de longues années. Je m’insurgeais contre le fait que ce merveilleux scénario, fouillé et poétiquement soutenu, n’était que dispositif scénique et jeu dramatique sans le fond poétique et philosophique du théâ­tre. Je reprochais à la machine théâtrale la médiocrité, l’imperfec­tion et même la petitesse du service qu’elle rendait de la sorte à l’auteur. Entre-temps, je me suis longuement intéressé au théâtre médiéval. J’avais lu un nombre incalculable de mystères et j’ai fini par me rendre compte qu’il existait une nouvelle formule pour la Tragédie de l’homme. La bonne formule parce que la plus ancienne et qui va jusqu’aux profondeurs extrêmes de l’oeuvre. 33 T I

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