Mallet Allain Manesson: Les Travaux De Mars ou L,art De La Guerre

CDE. EFG. &c. ne font ni vüs ni défendus de leurs cótez á cau­fc de la hauteur dc leurs Murailles i ce qui narrive pas aux Ba­ílions, quelque hauteur qu'ils puiffent avoírj car les Flancs des uns découvrenr. éc flanquent reciproquement les parties des autres, Ex. I.K.&c. II. Quant a leur feconde Objeclion , on répond que les mai­íbns» qucl'on eft quelquefoisobligé d'abattre hors de l'Enceinte des Places pour avoír le Terrain ncceííaire a Pélevation des Ba­ftions , ne iont pas en íi grand nombre, ni d'un fi grand prix que leur debris puiífe ruiner les Habitans de la Ville, puifque l'on les achete (Hon leur valeur > quoique la plúpart ne foient ordinai« rement que de méchantes chaumieres occupées par de pauvres gens, plus á charge a la Ville, que propres á fa défence. III. Leur troifiéme Objeclion, touchant les frais de l'éleva­tion des Baftions de la Placc, eft bien-tőt détruire, en leur ré­pondant, que les Souvcrains n'entreprennent jamais de faire for­tifier des Places , qu'ils n'ayent auparavant pourvű ä la dépcnfe de leur Conftruftion, főit qu'ils en tirent l'argent fur le pais en generál, ou für quelques droits d'cntrce, ce qui fait inlcnfiblc­ment un fond fans incommoder perlönne. IV. Quant á leur quatriéme objeclion, il eft vrai que les Vil­les qui auroient leurs Enceintes feulement en Redents, auroient moins de circuit derriere leurs Murailles que n'en ont les Places fortifiées dc Baftions; car ces dernieres onr plusd'Anglesfaillans, & plus dc cötez; mais c'cft juftement par ce grand nombre de có­tez que l'Enceinte de la Ville eft mieux flanquéc, & c'cft de quoi il s'agit. Car d'objecler , qu'il faut une plus grandé Garnifon aux Places fortifiées de Baftions, qu'á celles qui nVxif que des He­dems , cela ne fait rien contre l'utilité des Baftions, & jamais en bonne politique l'épargne n'a prevalu fur la fureté de l'Etat. V. Pour rc'pondre ennn á leur cinqtiiémc Objeétion, qui foü­tient que par le moyen des longs cotez de leurs Redents leur Artillerie découvrc toute la campagne, ce qu'on ne feauroit fai­re aux Place« fortifiées de Baftions; c'cft encorepour cela merne que les Ingenieurs rejettent Pufage des Redents, a caufequeles AíTiegeans peuvenc en mérne temps d'une feule Batterie faire breche & ruiner les deux cotez d'une Tenaille de Place, & v mon­jter á 1'aíTaut fans crainte d'érre battus dc revers, ce que Pon nc fatiroit faire aux Places fortifiées de Baftions; car le peu d'éten­due des Faces ne donne pas Heu d'y faire de grandcs Brcches, & les Flancs > qui ne peuvent étre vüs des Batteries de la cam­pagne , battent toújours dc revers ceux qui voudroienr. infulrcr les Bréchcs. R^i-

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