Folia Theologica 21. (2010)
Erdő Péter: Le rapport entre l'Eglise et l'Etat dans la théologie de l'Eglise Catholique
LE RAPPORT ENTRE L'EGLISE ET L'ETAT DANS LA ... 15 moignent de leur fidélité à l'enseignement catholique traditionnel et qui contiennent aussi de nouvelles accentuations. Dans l'article 76 de la constitution pastorale Gaudium et Spes, on insiste sur le fait que l'Eglise, « en raison de sa charge et de sa compétence, ne se confond d'aucune manière avec la communauté politique et n'est liée à aucun système politique ». Elle est « à la fois le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine. Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l'Eglise sont indépendantes Tune de l'autre et autonomes. Mais toutes deux, quoique à des titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d'autant plus efficacement ce service pour le bien de tous qu'elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération ». L'Eglise ne place pas « son espoir dans les privilèges offerts par le pouvoir civil ». « Mais il est juste qu'elle puisse partout et toujours prêcher la foi avec une authentique liberté, enseigner sa doctrine sociale, accomplir sans entraves sa mission parmi les hommes, porter un jugement moral, même en des matières qui touchent le domaine politique, quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes l'exigent ». Cet enseignement se retrouve également dans le Codex Iuris Canonici où Ton constate que c'est du devoir et du droit inné de l'Eglise, « indépendant de tout pouvoir humain », que de « prêcher l'Évangile à toutes les nations, en utilisant aussi les moyens de communication sociale qui lui soient propres » (c. 747,1). « Il appartient à l'Église d'annoncer en tout temps et en tout lieu les principes de la morale, même en ce qui concerne Tordre social, ainsi que de porter un jugement sur toute réalité humaine, dans la mesure où l'exigent les droits fondamentaux de la personne humaine ou le salut des âmes » (c. 747,2). Le nouvel accent du Concile réside particulièrement dans la reconnaissance du caractère neutre de l'état sur le plan religieux et de la liberté religieuse. D'après cette position catholique, l'Eglise est - comme elle Ta toujours été - une communauté de foi, de salut et de droit. C'est là l'essence de l'enseignement catholique traditionnel sur l'unité, la visibilité et la sacramentalité salvifique de l'Eglise. L'Eglise et l'Etat sont deux grandeurs distinctes, et ce tant selon leur origine et but, que d'après leur essence. Les deux sont autonomes et indépendants Tun de l'autre. Cette idée était déjà exprimée dans l'enseignement de la Societas perfecta, qui était encore soutenue explicitement par Paul VI, de manière particulière dans son Motu proprio Sollicitudo omnium