Folia Theologica 8. (1997)

Ferenc Szabó S.J. La résurrection et la transfiguration du cosmos

134 F. SZABÓ mode. Teilhard pensait que la Parousie coïnciderait avec la maturation ultime du monde32. Mais certainement il est exclu que la Parousie soit une simple maturation de notre histoire, car elle dépasse tous nos pouvoirs. L’Ecriture parle - nous l’avons vu - d’un renouvellement final des cieux et de la terre. Il est vrai qu’il s’agit d’un genre littéraire spécial: apocalyptique; ces anticipations sont imprécises, avec de symboles et de métaphores, aux résonances à la fois humaines et cosmiques. Mais il ne s’agit pas des représentations mythiques! „La métaphore, même apocalyptique, n’est pas purement irréelle. Sans être non plus, telle quelle, la réalité même, elle la désigne à sa manière. [...] Récuser la valeur des images parce qu’elles réfererairent le spirituel à du cosmique, c’est se méprendre à la fois sur la nature de l’homme et sur l’Incarnation du Christ. C’est non moins gravement dénier aux auteurs du Nouveau Testament et, par eux, à Jésus en personne le pouvoir de dire quelque chose de réel sur l’ultime vérité de ce monde et sur la manière dont Dieu entend la glorifier.”33 L’Écriture est formelle sur l’aspect cosmique de la consommation des temps, de même les Pères de l’Église, comme nous l’avons vu. L’anthropologie de la résurrection et le comment de la transfiguration de notre univers posent encore des questions qui ne sont plus de l’exégese et de l’herméneutique. Les réflexions théologiques sur les fins dernières sont inséparables de la christologie. L’eschatolgie moderne a encore beaucoup de faire pour éclairer théologiquement le fondement de notre foi et de notre espérance. * * * Concluons avec la vison de Teilhard de Chardin: Nous prions et nous agissons consciencieusement »pour que le Règne de Dieu arrive«. „Mais, en vérité, combien en est-il parmi nous qui tressaillent réellement, au fond de leur coeur, à l’espoir foue d’une refonte de notre Terre? Quels sont ceux qui naviguent, au milieu de notre nuit, penchés vers les premières teintes d’un Orient réel. [...] Quel est le catholique aussi passionément voué (par conviction et non par convention) aux espoirs de l’Incarnation à étendre que beaucoup d’humanitaires aux rêves d’une Cité nouvelle? [...] L’attente du Ciel ne saurait vivre que si elle est incarnée. Quels corps donnerons-nous à la nôtre aujourd’hui? Celui 32 TEILHARD DE CHARDIN, Oeuvres V. 347. - Cf. H. de LUBAC. La pensée de Teilhard, pp. 188-200 et 289-295 (remarques critiques). 33 MARTELET, 169-170.

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