Folia Theologica 2. (1991)

Brunó Tarmay: Le raisonnement par calcul et la "reditio completa"

LE RAISONNEMENT 83 On doit dire plutôt, dans un premier temps, d’une façon négative, qu’une formalisation intégrale ferait cesser toute référence à l’intuition, elle éteindrait toute initiative véritable. Le système totale et fermé xn soi, à l’intérieur duquel ne sarait possible que des solution de type mécanique, supprimerait la nécéssité vitale d’un acte de retour sur soi; étant soi-même sa propre métathéorie, capable de se représenter totalement en lui-même, comme la loi discursive pour ainsi dire absolue et inchangeable en soi, dont les démarches concrètes ne sont que les explicitations partielles. Dans une deuxième étape, on pourrait constater que la raison reconnaît ses propres limites. L’expression n’est point une tournure rhétorique. La démonstration formelles des théorèmes de limitation suit exactement les traces objectives, inscrites en germe dans les raisonnements exercés. Ces méthodes démonstratives de la métalogique pourraient être mécani­sées comme toute autre déduction formelle. Pourtant la raison contient ses propres lois et c’est précisément à cause diu fait qu’elle exclue la possibi­lité d’une totalité absolue, même au sens d’une „idée limite" qui pourra être saisie par approximations indéfinies, car cet idéal est contradictoire en soi, donc tout à fait irréalisable.4 Disons plutôt que par l’établissement des possibilités réelles du raisonne­ment pur, se dissout le mirage d’une identité parfaite qui supprimerait tout vrai dualisme dans la pensée, si bien que le sujet, l’esprit vivant, deviend­rait la répercussi bien que le sujet, l’esprit vivant, deviendrait la répercus­sion des structures mortes d’un Univers Logiques et serait une „anima seu idea" de Spinoza. S’il y a des limites pour les calculs, en un sens bien déterminé, alors il y a le non-calculable, au moins comme propriété niée, c’est à dire en tant qu’un au-delà des formalismes. Naturellement, la structure véritable de la raison n’a pas une frontière, une ligne de démarcation entre deux domaines séparés; la limitation consiste dans l’orientation des raisonnements valides vers leurs possibilités réali­sables, en excluant certain modes d’accès vers l’au-delà. Mais la dissolu­tion de l’identité totale, comme un idéal faux, pose la condition nécéssaire 4 Je me prends le courage de corriger en ce sens l’expression d’un grand spécia­liste^ de Prof. Jean L ADRIERE, Limitations internes desformalismes, Louvain, 1957. p. 410.

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