Folia Theologica 1. (1990)

Jean Beyer: Les Mouvements nouveaux en Église

LES MOUVEMENTS 25 ce désir répond aussi à une attente des fidèles. Il ne doit cependant pas pousser à demander une reconnaissance trop rapide, celle-ci pouvant fixé une vie en pleine évolution et lui imposer des structures canoniques dont il est parfois difficile de se libérer. Il faut donc éviter toutes formes d’impatience et de rapidité. Une approbation rapide n’est pas toujours une approbation saine. Le danger existe de voir ramener à des formes de vie déjà existantes et approuvées de longue date, ce qui est neuf et en recherche. Ce serait une grave erreur de faire approuver des formes de vie nouvelle comme forme de vie déjà reconnue par l’Eglise et d’approuver un mouvement ou un de ses secteurs comme institut religieux ou séculier, comme société de vie apostolique ou prélature personnelle. Cette dernière forme de vie associative n’est pas nécessairement ouverte à tous les états de vie et toutes les situations humaines. En effet la prélature est de par nature sacerdotale. L’activité apostolique des fidèles est une coopération spécifique à celle des prêtres. Ce dernier aspect ferait perdre à un mouvement ecclésiale son aspect propre, son unité de communion. Enfin une prélature personnelle a une finalité bien définie, étant considérée comme un moyen de favoriser une meilleure distribution du clergé et de venir en aide à des Eglises particulières qui manquent de prêtres. La finalité d’un mouvement ecclésial est, non seulement plus large, plus universelle, mais elle rejoint et anime tous les ordres des fidèles à partir de leur propre état de vie et de leur vocation personnelle. A vouloir insérer dans des structures existantes ce qui est vie nouvelle et charisme original, on en viendrait à répéter certaines erreurs du passé, du fait qu’on ne prend pas le temps nécessaire pour reconnaître un don nouveau de l’Esprit et lui permettre de trouver, à partir de la vie, les structures canoniques propres à exprimer et protéger son charisme, à soutenir et à favoriser sa pleine éclosion. L’intention de l’Eglise s’est exprimée clairement à ce sujet au c. 605 du Code nouveau. Des charismes nouveaux doivent être approuvés comme ils sont, leurs statuts doivent être élaborés en fidélité à l’esprit propre de leur charisme.

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