Folia Canonica 9. (2006)
STUDIES - Georges Ruyssen: Les positions des Eglies/Communautés ecclésiales en matiere de communicatio in sacris dans l'eucharistie
40 GEORGES RUYSSEN l’appartenance ecclésiale et le degré de communion existant entre la confession séparée et l’Eglise catholique seront de la plus haute importance dans l’application de la c.i.s. Nous allons retrouver cette différence d’approche dans le Décret sur les Eglises orientales d’un abord plus pratique et pastoral, partant du point de vue individuel et appliquant la c.i.s. comme conséquence de la validité des sacrements dans les Eglises orientales séparées. Quant au Décret sur l’oecuménisme, celui-ci suit une ligne plus doctrinale et ecclésiologique, partant du degré d’ecclésialité et de communion existant entre les Eglises/Communautés ecclésiales séparées et l’Eglise catholique. C’est une théologie générale de l’Eglise qui forme le point de départ pour toute la c.i.s.'02 C’est cette dernière ligne, plus ecclésiologique, du Décret sur l’oecuménisme, ayant comme point de départ la communion ecclésiale réelle, bien qu’imparfaite, entre les Eglises/Communautés ecclésiales séparées et l’Eglise catholique, qui inspirera le développement de la discipline postconciliaire en matière de c.i.s. Même s’il s’agit d’une communion ecclésiale réelle, bien qu’imparfaite, celle-ci reste toujours configurée dans le contexte concret et personnel d’un chrétien séparé. Il est évident que la référence à la situation personnelle de l’individu qui est admis à la c.i.s. demeure incontournable, puisque c’est toujours une personne concrète qui demande ou reçoit tel ou tel sacrement. C’est pour cette raison que le Décret sur l’oecuménisme traite la c.i.s. aussi bien du point de vue de Id gratia procuranda que du point de vue de la significatio unitatis. Quels sont les rapports entre ces deux principes? Rappelons d’abord le passage du Décret sur l’œcuménisme, dans lequel ces deux principes clés en matière de c.i.s. se trouvent énoncés: Deux principes règlent principalement cette communicatio: exprimer l’unité de l’Eglise; faire participer aux moyens de grâce. Elle est, la plupart du temps, empêchée du point de vue de l’expression de l’unité; la grâce à procurer la recommande quelquefois. (UR n" 8).102 103 102“In OE the overriding concern is for a solution to pastoral needs... OE treats c.i.s. as a practical consequence of the validity of the sacraments in the Eastern separated churches... it adresses the question prevalently from the point of view of gratia procuranda. In UR, on the other hand, a whole theology of the Church as a communion is the starting point from which the possibility of c.i.s. is deduced systematically. In other words... from a general theology of the Church as a sacramental communion consisting in the possession of Christ’s gifts to his Church, a communion which is verified to some degree also in the separated Churches and communities.” Farrell, Communicatio (nt. 98), 30. 103 "Quae communicatio a duobus principiis praecipue pendet: ab unitate Ecclesiae significanda, et a participatione in mediis gratiae. Significatio unitatis plerumque vetat communicationem. Gratia procuranda quandoque illam commendat. " UR n° 8 règle la c.i.s. à l’égard de toute Eglise ou Communauté ecclésiale séparée. UR n° 15 se concentre plus spécifiquement sur les Eglises orientales séparées, ainsi que OE nos26-29. UR n° 22 se réfère plus spéci-