AZ ORSZÁGOS SZÉCHÉNYI KÖNYVTÁR ÉVKÖNYVE 1973. Budapest (1976)

III. Könyvtártörténeti és művészettörténeti tanulmányok - Markovits Györgyi: Magyarok a fasizmus ellen Mexikóban a második világháború idején - La revue Szabad Magyarság au Mexique

„Au temps épouvantable de la chute tous les braves Hongrois de ce continent, de Toronto à Buenos Aires se dressent d'un seul coup pour répondre à l'appel de Mihály Károlyi. . . Nous sommes amenés au continent américain par des motifs différents, mais notre esprit est commun. . . Les Hongrois qui vivivent loin de leur patrie, qui aspirent à la liberté, ils ne peuvent avoir qu'un seul devoir: participer à cette lutte." On a également publié l'appel de Mihály KÁROLYI. ,,. . .Pour que nous puissions faire reconnaître notre mouvement il est indispen­sable de démontrer devant les autorités compétentes que les Hongrois vivants dans les pays libres suivent de toutes leurs forces et en pleine conscience le mouvement „New Democratic Hungary" qui se base sur mon programme. Ceci prouvera que chez nous, en Hongrie c'est uniquement le terreur et la traîtrise du régime Horthy­Quisling qui soit responsable de la malheureuse situation des Hongiois, c'est eux qui ont poussé le peuple à une lutte contre ses vrais amis, malgré la bonne volonté et conviction de sa majorité." Les meilleurs reprénentants de la littérature, de l'art et de la science, les élus de l'humanisme combattant se sont donnés rendez-vous aux pages des 48 numéros de Szabad Magyarság. L'élite des intellectuels du monde, des personnages de la progression interna­tionale se groupent autour du,périodique, de CHAPLIN à EHRENBOURG. Relevons quel­ques noms hongrois: György ÁDÁM, Béla BALÁZS, Amró CZAKÓ, Endre HAVAS, József HOLLÓS, Mihály KÁROLYI,^ György LUKÁCS, József RÉVAI. La littérature mondiale, est représentée par Paul ÉLUARD, Pedro GARFIAS, Egon Erwin KISCH, John REED Anna SEGHERS, Irvin SHAW, Jevgenyij TARLÉ, Alekszej TOLSZTOJ, VERCORS. La revue était organisés autour de cardinaux problèmes dont l'importance était capitale et qui concernaient le peuple hongrois et l'humanité entière, elle respirait la pensée du front populaire. A côté des articles des communistes émigrés figuraient les écrits des anciens collaborateurs de Népszava, de Huszadik Század et ceux des politiciens bourgeois radicaux — les articles de tous ceux, qui on bravement affronté le fascisme et la guerre. C'est ici qu'a paru la première fois l'étude Sorsforduló de György LUKÁCS, dans laquelle l'auteur expose son idée sur le déroulement de la tragédie mondiale de la deuxième guerre qui lui rappelle les tragédies d'Ibsen, le „peripetia" d'Aristote ce qui sognifie le sommet de l'intrigue dramatique, du tragique. Dans l'intrigue, la pro­fonde vérité des événements historiques se cristallise en symbole. Reconnaître l'ordre de l'histoire: c'était le devoir. Szabad Magyarság a été destiné à cette tâche. Voyons, comment György ÁDÁM qualifie le périodique. „Quelle était l'importance de la revue Szabad Magyarság, qu' est-ce qu'elle représentait pour les mouvements libres d'Amérique Latine. C'était que pendant le cours de plusieurs années elle est pervenue tous les mois à un public dont le nombre a souvent atteint mille personnes et elle lui offrait des renseignements sur les événements de notre petite globe hongroise et sur ceux de la politique internationale, et tout ceci sous l'angle de l'anti-fascisme. On l'a lue non seulement à Londres et à Moscou, mais aussi à Sao Paulo, à Rio de Janiro, à Buenos Airos, à Mintevideo, à Santiago de Chile, à La Paz. Ces articles ont été reproduits non seulement à New York et au Canada, mais ailleurs aussi: nous en avons trouvé un, en traduction espagnole, dans un journal antifasciste du Chili. On en a lu des morceaux à la radio de Montevideo pendant l'émission hongroise; les ouvriers de Sao Paulo suivaient attentivement ses idées, sa voix pénétrait les profondeurs des mines d'étain de la Bolivie." La revue Szabad Magyarság ne fuyait pas l'histoire, mais elle est un peu enfoncée dans l'épaisse forêt de l'histoire de ces dernières dizaines d'années. La mettre à la lumière et se prononcer respectueusement sur les mérites de ceux qui ont servi à leur poste aux pires moments de l'histoire: c'est le devoir des historiens et des littéraires. 327

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