Csornay Boldizsár - Hubai Péter szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 96. (Budapest, 2002)
LIPTAY, ÉVA: Bandeau sur la tete
ment le mythe cosmogonique d'Héliopolis. Selon ce mythe, Atoum a créé Chou et sa sœur Tefnout par l'acte de cracher/exhaler. 67 D'autres significations du terme ssd peuvent également être relevées dans les Textes des Sarcophages: il sert à désigner l'éclat de la lumière, le resplendissement d'un astre. Il s'agit donc d'un phénomème éblouissant qui inspire la crainte parmi les dieux 68 et que l'on retrouve déjà dans les Textes des Pyramides. 69 Dans les Textes des Sarcophages, ce contexte est mentionné sous trois aspects différents. a. Le défunt revêt un aspect d'Horus. Dans le chapitre 334, le défunt est assimilé au fils d'Hathor-Isis appelé fils aîné de Rê à qui ne peuvent pas nuire les génies serpents redoutables, gardiens de la barque de Rê et « des deux chemins de l'œil de Rê-Atoum ». Dans ce contexte, ssd est lié à des phénomènes naturels accompagnant l'apparition (la naissance?) de cette figure (CT V, 180 q). b. Ssd comme force destructrice redoutable. Le chapitre 334 sert à préserver le défunt de son anéantissement dans l'Au-delà. A cet effet, ce dernier est assimilé à un être dévastateur qui « crie qu'il dévastera (brûlera?) les deux Ennéades par son ssd ». 70 Par l'assimilation du défunt à cet être, dont la puissance menace même les dieux, 71 le texte visait donc à empêcher que le feu ne détruise V âme errant dans l'Au-delà. Dans le chapitre 84, le défunt est assimilé au fils (Nehebkaou-Horus) de Selket 72 Isis. Dans une variante du texte, 73 le défunt parle ainsi de la déesse scorpion: « elle court vers moi quand elle est furieuse contre moi et lance du feu en moi ». 74 Le mot Dnd désigne la fureur dévastatrice pareille au feu ardent 75 caractérisant notamment la 67 Rittner, R. K., op.cit. (n. 38), pp. 75-78. 68 Faulkner, R. O., A Concise Dictionary of Middle Egyptian, Oxford 1988, p. 249. 69 Cf. le chapitre suivant. 70 Qj Yj 260f. Le texte devient plus clair si on modifie la traduction proposée par Faulkner (Faulkner, R. O., The Ancient Egyptian Coffin Texts, Warminster 1973, II, p. 217:,, who is excluded (?) when he adorns the two Enneads"). En effet, dans le cas du verbe hm, nous préférons la signification « to overthrow, demolish », souvent utilisée dans les textes médicaux et magiques, se rapportant aux attaques des génies maléfiques redoutables. Dans les inscriptions des temples ptolémaïques, ce terme est employé pour désigner le pouvoir redoutable des dieux, notamment à propos de leurs yeux brûlants dévastateurs (Wilson, P.,op.cit., (n. 22), p. 726). Dans un contexte similaire, on peut encore penser au verbe ím / hm « to burn » (Wilson, P.,op.cit.., (n. 22), p. 1012), utilisé dans le rituel de la destruction de l'ennemi. 71 Pour la signification concrète (« Ennéade ») et générale (« dieux ») du terme psd.t, cf. Allen, J. P., Genesis in Egypt. The Philosophy of Ancient Egyptian Creation Accounts (YES 2), New Haven, Conn., 1988. p. 8. Pour les dieux présents aux rituels funéraires (Stundenwachen): Willems, H., Chests of Life, Leiden 1988, p. 240. Pour le rôle joué par les deux Ennéades sur les cercueils du Moyen Empire cf. L'excellente synthèse faite par Willems, H., op. cit. (n.49), p. 139-141. 72 Cette divinité est Sechat d'après S IC et G2T, Selqet selon M22C, ou Heka dans le cas de Sq6C. 73 CT II 50 a-bSIC. 74 Je préfère cette interprétation à celle proposée par Faulkner, op. cit. (n. 70), p. .. pour la ligne en question : sjn.t m-j dnd.s jmj-j sid.s jm.j. 75 Dans le CT II 150k, le terme dndd / dndn.t, suivi par le déterminant" du feu, est employé dans le sens de « raging flame » (van der Pias, D. -Borghouts, J. F.,op.cit. (n. 18), p. 326). L'emploi simultané des termes dnd (« fureur ») et síd (« éclair brûlant ») laisse donc supposer un contexte similaire.