Csornay Boldizsár - Hubai Péter szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 96. (Budapest, 2002)
LIPTAY, ÉVA: Bandeau sur la tete
de lumière, l'éclair. 23 L'expression « ssd de Chou » désigna la fenêtre située sur la partie supérieure des murs des temples permettant que la lumière et l'air pénètrent dans l'édifice, symbole de l'univers, servant ainsi de lieu de transition entre le monde extérieur et intérieur. Ce même rôle revint aussi à « la fenêtre d'apparition » à laquelle, pendant certaines fêtes, le pharaon apparut à ses sujets dans sa « réalité physique » . 24 Dans un contexte religieux, la signification du bandeau réside dans le caractère homophone des deux mots ssd. Ce fut donc un bandeau de tête 25 étant en rapport avec l'idée du renouvellement et avec la perméabilité aux rayons de la lumière. Ces deux caractéristiques rappellent nettement la figure du dieu Chou séparant et reliant le Ciel et la Terre. Mais le rôle symbolique du bandem-ssd est beaucoup plus complexe. Malgré les caractéristiques énumérées ci-dessus, la question reste de savoir pourquoi c 'est le signe hiéroglyphique qui est figuré, au lieu du bandeau même, sur la tête de Chou, dans la scène mentionnée, ainsi que sur la tête des Fils d'Horus sur notre fragment. Pour répondre à cette question, il faut examiner les mentions les plus anciennes de ce terme ainsi que le contexte où il fut employé. A. Le terme ssd dans les Textes des Pyramides. Dans les chapitres 161 (§96 a-b) et 162 (§ 96 c-d) des Textes des Pyramides, F œil d'Horus et le mot ssd sont mentionnés ensemble, ce dernier jouant un rôle protecteur. Il s'agit d'une formule d'offrande du fruit sLt/sh.f. « Osiris W., prends l'œil blanc d'Horus, son s&d le protège » . « Osiris W., prends l'œil vert d'Horus, son s$d le protège » . Dans les textes médicaux, le terme sS.t/sh.t fut mentionné plusieurs fois comme ingrédient de médicament. 26 Dans un contexte funéraire, il fut certainement utilisé lors du rituel de 1 'embaumement. Au delà du jeu de mots (fruit-si-f et bandeau-ssd). ce contexte a un sens plus profond. Dans les textes médicaux, la couleur blanche (sh.t hdt) et verte (sh.t w>dt) de ce fruit est souvent accentuée. Ces deux couleurs peuvent également être en rapport avec 1 'œil d'Horus offert symboliquement (ou sous forme d'amulette) au défunt. Comme nous l'avons dit plus haut, cet acte symbolique fut censé assurer au défunt la faculté de se régénérer et de régner dans l'Au-delà. 27 Le vert renvoie à la première faculté, 28 le blanc à la deuxième 29 - de manière symbolique. 30 La couleur 23 Wilson, P.,op.cit.. (n. 22), p. 936. 24 Wb IV, 302; Kaplony, P., LÄ II, col. 169 (*Fenster des Schu); Wilson, P.,op.cit. (n. 22)., pp. 936937. 25 II put être fabriqué aussi en métal: Jéquier, G., Les frises d'objets des sarcophages du Moyen E mpire (MIFAO 47), Le Caire 1921, pp. 43-47. 26 von Deines, H. - Grapow, H., Wb. der ägyptischen Drogennamen (Grundriss der Medizin der alten Ägypter VI), Berlin 1959, pp. 462-463: une sorte de fruit non identifiable. 27 Roeder, G., op.cit. (n. 15), pp. 49-69. 28 Le vert comme le symbole du renouveau: Kees, H., Farbensymbolik in ägyptischen religiösen Texten (NAWG Phil.-Hist. Klasse 1943 Nr. 11), Göttingen 1943, pp. 425-431. 29 Pour le lien entre l'œil d'Horus et la Couronne Blanche en tant que symbole de la faculté de régner cf. Roeder, G., op.cit (n. 15). 30 La couleur renvoie aussi à la matière dont l'amulette d'œil fut fabriquée, cf. Kces,op.cit., pp. 432436; Brunner-Traut, E., LÄ II, cols. 118-119 et 123-125 (*Farben).