Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)
GABODA, PÉTER: Un magistral bronze d'Imhotep daté de l'époque de l'institutionnalisation de son culte?
savants étrangers. Il nous semble cependant de plus en plus confirmé que la clé « unique » de interprétation de l'inscription de notre pièce n'existe pas: c'est au prix des efforts faits à l'occasion de différentes expositions que la solution finale semble approcher. La statuette fut présente dès 1842 dans la Collection de Gábor Fejérváry à Eperjes 17 et fut accessible, en partie, aux amateurs d'art de l'époque. Les objets de la Collection ont été regroupés de façon qu'ils représentent les grandes civilisations de l'humanité. La Collection et la bibliothèque du collectionneur furent destinées à « raffiner » le goût des visiteurs et à les aider à se faire une idée de synthèse de l'histoire de l'humanité. C'est dans ce sens que la vie du jeune Henszlmann a pris un tournant autour de 1830, époque où son « penchant » pour l'art est devenu une passion. 18 Il en était de même pour Ferenc Pulszky, élevé par son oncle Gábor Fejérváry, qui a pris les « munitions » von Haus aus lui permettant de jeter les bases de l'archéologie en Hongrie. Aspirant à l'universalité, Pulszky et Henszlmann cherchaient à devenir polygraphes et, vu leur rôle dans l'introduction en Hongrie des sciences citées ci-dessus, ils ont eu toute la chance de devenir fondateurs des recherches égyptologiques en Hongrie. Dans la première moitié du XIX eme siècle, l'intérêt porté vers les monuments de l'Egypte ancienne fut plus grand que l'on ne s'y attendrait. 19 Malheureusement il ne s'est manifesté qu'au niveau de l'amateurisme. Pourtant les occasions ne manquaient pas: l'historiographie aurait pu y jouer son rôle mais elle s'est limitée à chercher à l'Orient, de façon plutôt romantique, les origines du peuple hongrois. Il en était de même pour la linguistique essayant de remonter l'origine de la langue hongroise à l'Antiquité, on l'a même mise en rapport avec la langue égyptienne! Les premiers orientalistes qui auraient pu encourager le progrès des recherches égyptologiques ont souvent été incapables d'élargir les cadres mêmes de leurs disciplines. 20 Quant aux jeunes diplômés hongrois de l'Académie Orientale de Vienne, ils furent motivés de faire plutôt carrière dans la diplomatie et dans les échanges commerciaux avec l'Orient. 21 Leur mentalité tranche nettement avec la largeur de vue et l'esprit critique de Pulszky et Henszlmann et avec leur penchant pour le positivisme. 22 Quoique de larges connais17 Elle est figurée parmi les dessins du Liber Antiquitatis exécutés par les peintres viennois J. Bûcher et W. Böhm en 1842. 18 Détails écrits par Henszlmann dans la partie biographique d'une requête, cf. Tímár, A., Adalékok Henszlmann életrajzához, Ars Hungarica 8 (1990) 1, p. 134. 19 Les gazettes publiées dès 1810, dans la deuxième vague de publication de périodiques, y ont offert un forum idéal. Cf. notamment Hasznos Mulatságok publiant des articles en 1818 et en 1821 sur l'écriture égyptienne. Horváth, J., A magyar egyiptológia története, Budapest 1985, p. 43^t5. 20 On a reproché notamment à Sándor Körösi Csorna, fondateur de la tibétologie, d'avoir abandonné la recherche du pays primitif des tribus magyar, cf. Kazinczy, G., Az oroszok. Társalkodó 1841, no. 64, (Pest 11 août) p. 253-54. 21 L'Orientalische Akademie fut fondée en 1753 par l'impératrice Marie-Thérèse, selon le modèle français, cf. Satzinger, H., Das Kunsthistorische Museum in Wien, Die Ägyptisch-Orientalische Sammlung, Mainz am Rhein 1995, p. 16. La liste des diplômés hongrois dans la première moitié du siècle dernier à ma disposition est assez lacunaire. 22 Széles, K., Henszlmann Imre művészetelmélete és kritikusi gyakorlata, Irodalomtörténeti Füzetek 126, Budapest 1992.