Tátrai Vilmos szerk.: A Szépművészeti Múzeum közleményei 88-89.(Budapest, 1998)

ZENTAI, LORÁND: Quelques remarques sur un (deux) dessin(s) de Fra Bartolommeo

il y a enfin une troisième figure, également à genoux et faisant la prière les bras écartés en vue d'un religieux à geste orans. Les deux fragments d'étude ont été exécutés aux crayons noir et blanc, instruments de dessin particulièrement affectionnés par Fra Bar­tolommeo au sommet de sa carrière. Les deux moitiés de la feuille présentent cepen­dant quelques petites différences techniques et stylistiques. Le dessin de gauche a des tons de noir profond plus chauds, tandis que celui de droite se distingue par une tona­lité grisâtre plus transparente. Contrairement aux figures ébauchées à traits secs et durs du fragment de gauche, la manière de dessiner de l'étude de droite paraît plus douce et plus pittoresque, où la tonalité de base gris-noir est égayée de rehauts blancs. C'est en vain que l'on chercherait des figures pareillement assorties dans l'œuvre de Fra Barto­lommeo qui résistent également à l'interprétation iconographique. A les examiner sé­parément, il s'avère toutefois assez vite qu'aucune des deux ne manque de parallèles parmi les tableaux et dessins exécutés dans l'atelier de l'artiste, pas plus que d'autres liens artistiques. L'esquisse du dominicain entourant le poteau de la croix de ses bras, existe en trois autres variantes. Si on les compare entre elles, c'est la feuille de Budapest qui peut incontestablement se prévaloir de la meilleure qualité artistique. Une étude exécutée probablement d'après cette dernière fut mise en vente le 28 juin 1934 sous le numéro 21 par la Maison Gilhofer et Ranschburg de Luzerne, mais dont le style est dépourvu de l'aisance, de l'unité structurelle, des effets plastiques et du pouvoir expressif du modèle suivi (fig. 44). 11 Les modifications supposées volontaires se limitent à quel­ques menus détails, tels que le nodus servant souvent d'appui-pied au Christ sur le poteau de la croix dans les représentations d'époque, le pied gauche du moine sortant de son froc, etc. Une autre variante, d'une qualité encore plus faible et qui semble être calquée sur le dessin de Luzerne, se trouve toujours en possession d'un collectionneur privé, si l'on se fie aux informations passablement contradictoires des différentes pho­tothèques (fig. 45). 12 La figure du moine agenouillé s'y complète par deux copies d'étu­des de mains. L'esquisse exécutée à la sanguine du Kupferstchkabinett de Berlin où l'immense figure de religieux au large manteau, tracée à traits vigoureux, représente, par l'emphase qui s'en dégage, une variante à part et diffère ainsi fondamentalement des trois autres dessins mentionnés, y compris celui de Budapest qui montre un reli­gieux plongé dans une méditation douloureuse. Dans le même temps, l'œuvre de Ber­lin de bonne qualité (quoique son caractère autographe soit contesté par Berenson) " Handzeichnungen aus zwei Privatsammlungen. Versteigerung am 28. Juni 1934. Gilhofer & Ranschburg, Luzern, n° 21, fig. 2. Crayon noir et blanc sur carton brunâtre, 285 x 213 mm. 12 Dans la photothèque du Musée des Beaux-Arts (n° d'inv.: 6377) il fait partie de la Waite Collection attribué à Fra Bartolommeo (crayon noir, 10 3/4 x 8 inches), tandis que la photothèque de Kunsthistorisches Institut de Florence le mentionne comme une esquisse de Fra Bartolommeo, détenue par le Florentin M. Guidi.

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